Au bonheur des rondes
Sélection du Reader Digest avril, 2005 p15.

Sujet:Approche modérée


Pour Betty Kroeker, le plus important a été de se rendre à son premier cours.

On peut y lire:

On peut avoir des formes pleines et être en pleine forme - et même l'enseigner!

Quand Betty Kroeker annonce aux gens ce qu'elle fait comme métier, ils ouvrent de grands yeux étonnés. C'est qu'elle est professeure de conditionnent physique. Et alors? Cette Ontarienne de 48 ans porte de 20 en vêtement - pas le genre de silhouette qu'on rencontre si souvent dans les gymnases !

« Les médias valorisent la minceur à l'extrême, déplore-t-elle. Ils nous enferment dans des carcans qui mènent tout droit aux troubles alimentaires. »

Betty Kroeker enseigne la classe aérobic depuis plus de neufs ans. Aux huit cours de conditionnement physique qu'elle donne chaque semaine s'ajoutent des séances d'entraînement individuel et des conférences de motivation dans différents organismes de santé ou de gestion du poids.

Des recherches récentes semblent lui donner raison : pour l'état de santé général comme pour l'espérance de vie , mieux vaut être gros et en forme que mince et sédentaire. Une étude publié en 1999 dans The American Journal of Clinical Nutrition montre ainsi que les hommes

Si l'on veut vivre vieux, mieux vaut être gros et en forme que mince et sédentaire.
Good news for big women You don't have to be skinny to be healthy 

minces, mais peu sportifs, risquent davantage de mourir prématurément que les obèses en bonne condition physique. Une recherche analogue auprès de femmes aboutit aux mêmes conclusions. «L'état de santé cardiorespiratoire est un indicateur plus juste du risque de mortalité que l'indice de masse corporelle »

Betty Kroeker est un modèle pour toutes les personnes - et elles sont nombreuses - qui ont trop honte de leurs kilos excédentaires pour s'inscrire à un programme de conditionnement physique. Son but? Les convaincre de le faire, car le sport peut changer leur vie.

Betty respire l'enthousiasme et l'énergie. Difficile de croire qu'il y a 12 ans à peine elle pesait près de 150 kilos. Au bord de la dépression, elle avait perdu tout espoir de mincir. sortir de son lit, monter les marches ; le moindre effort lui coupait le souffle et lui infligeait des douleurs atroces dans les jambes. Quand son mari et ses enfants allaient se promener, elle restait cloîtrée dans la maison. 

Née dans une famille prédisposée à l'embonpoint, Betty n'a jamais été svelte. Mais, après la naissance de son troisième enfants son poids est devenu carrément incontrôlable. Sa qualité de vie s'est alors considérablement détériorée. Puis, en juin 1995, elle rencontre une amie qui a perdue 20 kilos grâce à la danse aérobique, tout l'été, elle songe à s'inscrire, mais elle est paralysée par la peur.

En septembre, la même amie lui parle d'un cours spécial pour femmes fortes. Justement, il reste une place. C'est le signe que Betty attendait. Mais il faut reste encore à montrer en public ce corps si éloigné des canons de la beauté moderne. « Et impossible de trouver des vêtements de sport quand on est gros, s'exclame-t-elle. J'ai dû y aller affublée d'un survêtement vert hideux ».

Il lui faut tout son courage pour se rendre au premier cours. Elle reste même devant le local, pendant 10 minutes avant de se décider. Si la monitrice ressemble à une poupée Barbie, je m'en vais! se dit-elle.

« J'avais l'impression d'être un imposteur, se rappelle-t-elle. Comme si ce genre de cours m'était interdit. Je craignais qu'une alarme ne se mette à sonner quand je franchirais la porte . »

Elle redoute surtout que les autres élèves soient des sportives aguerries et se moquent d'elles. « Mais elles étaient toutes comme moi. » Y compris la monitrice, Lisa Moore. cette grande femme bien bâtie les a tout de suite mises à l'aise.

Peu habituée à l'exercice physique. Betty trouve le premier cours exténuant : « Les 10 premières minutes, j'ai bien cru que j'allais rester sur le carreau! » Elle s'accroche, et cette persévérance va marquer un tournant majeur dans sa vie. « Quand je suis rentrée chez moi, j'avais l'impression d'avoir accompli un exploit extraordinaire! » Et pas seulement sur le plan physique : son plus grand combat, c'est dans sa tête qu'elle l'avait mené, pour vaincre sa peur de l'échec et du ridicule.

Très vite, Betty Kroeker devient accro à l'aérobie. ...devient monitrice...

Elle suit aussi une formation de consultante en gestion de poids et mode de vie. Elle doit encore surveiller son alimentation et son poids, mais refuse d'en faire une obsession et a cessé depuis longtemps de mesurer sa valeur personnelle à la taille de ses vêtements. « Trop de gens sabotent leur existence parce qu'ils attendent de maigrir pour commencer à vivre. Ils s'imaginent qu'une fois minces, ils seront parfaitement heureux. Ça ne marche pas comme ça! Gros ou maigre, il y a toujours des problèmes à régler. »

Malgré les obstacles, les tracas du quotidien, une chose est sûre : Betty Kroeker ne passera plus jamais à côté de sa vie.    

Mon commentaire

Cette approche est plus réaliste que celle alarmiste des intégristes anti-obésité. Les intégristes anti-obésité se sont donnés une mission d'éradiquer l'obésité sur terre le plus rapidement possible. Une approche qui ouvre grande ouverte la porte à l'exagération. 

Cependant, l'objectif à se donner, c'est de faire en sorte que nous soyons en santé physique et mentale. Nous ne pouvons pas nous donner comme objectif de contribuer à faire baisser statistiquement le nombre d'obèses ou de réduire les coûts des soins de santé en rapport avec l'obésité. Nous n'avons pas à nous sentir responsables des statistiques trafiquées par les intégristes anti-obésité.

Être une femme ronde, ne constitue pas une maladie, mais un état de fait. Pour encourager les femmes à prendre soin de leur santé, il faut au départ leur dire que c'est naturel et normal d'être ronde. 

À cause de l'obsession de la minceur, les femmes s'imaginent, qu'il faut être mince pour être en santé. C'est d'ailleurs un préjugé qui circule dans la société. Ainsi, la grande fille mince représente l'icône de la parfaite santé. 

Les femmes rondes se font faire la morale, elles sont victimes de comparaisons du genre: t'as vu mince là-bas, elle fait attention à sa santé ELLE! et ELLE! elle  a de la volonté ELLE. Comme si sa minceur est nécessairement l'aboutissement d'efforts. Les femmes qui sont minces naturellement n'ont pas plus de choix d'être ce qu'elles sont que les femmes de taille plus forte.

Il est important de faire de l'activité physique pour être en santé. Mais quand la femme a comme objectif la perte du poids, de devenir mince. Elle va se décourager d'en faire parce qu'elle n'arrivera pas à atteindre cet objectif irréaliste.

Donc, la femme se doit de faire de l'exercice seulement dans le but d'améliorer sa santé physique et non pour perdre de poids. 

Dans très peu de cas, l'activité physique à faible ou à moyenne intensité fera perdre du poids à une personne de façon significative. Pour perdre du poids, il faut activer son métabolisme de base. Pour ce faire, il faut manger au minimum 4000 calories par jour et faire un sport d'endurance cardiovasculaire près du seuil anaérobique (un intensité où l'organisme cesse de produire de l'énergie à l'aide de l'oxygène) pendant 2 heures par jour 6 jour sur 7. Une intensité d'effort accessible à très peu de gens (autour de 170 battements cardiaques par minute).

On stabilise son poids, quand on garde des habitudes alimentaires et d'activités physiques régulières. En d'autres mots, manger le même nombre de calories d'un jour à l'autre et faire de l'exercice régulièrement. La santé, c'est de combler tous ses besoins de manière adéquate pour faire le moins possible d'anxiété.  Se sentir bien et à l'aise, c'est penser à la nourriture seulement au moment des repas.

Conclusion, il faut combattre le préjugé rondeurs égalent maladie. Être ronde, belle, en santé et heureuse, c'est parfaitement possible.

Commentaire fait par José Breton

Complément d'informations:

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