La boulimie a été une bénédiction pour moi
Anne Létourneau
Échos Vedettes du 30 novembre au 6 décembre 2002 page 8

Sujet: Contradictions et confusion 

On peut y lire ce qu'elle dit aujourd'hui 2002 :

Anne Létourneau vient de publier La Folie des douceurs, un récit autobiographique dans lequel elle raconte ses problèmes de boulimie et la découverte de la spiritualité qui lui a permis d'échapper à l'enfer de ce grave désordre alimentaire. Porte-parole de l'Association québécoise des personnes atteintes d'anorexie et de boulimie, Anne parle de son livre comme d'un témoignage d'espoir, « le récit de quelqu'un qui a vécu quelque chose de difficile et qui s'en est finalement sorti».

Anne Létourneau a souffert de boulimie de 22 à 28 ans. Elle vivait alors en France, loin de sa famille et de ses amis qui ne se doutaient pas qu'elle touchait le fond du baril en se gavant jusqu'à provoquer la crise de foie. Elle prenait du poids (20 ou 30 livres), puis le perdait en suivant un jeûne au bout duquel elle se remettait à manger à s'en rendre malade.

Pourquoi est-elle soudainement devenue boulimique? Difficile d'établir un diagnostique précis quand on parle de ce genre de trouble. Son cheminement intérieur lui a toutefois fait découvrir certains traits de sa personnalité qui la prédisposaient à cette dysfonction.

Beaucoup d'attentes, peu d'estime

Elle explique : Hypersensible, je ne supportais pas le jugement critique des autres et j'étais aussi très exigeante envers moi-même. Je me mettais beaucoup de responsabilités sur le dos et j'avais de grandes attentes, des ambitions démesurées. Concernant ma vie professionnelle, je me disais: "Si, à 18 ans, je ne suis pas comme Isabelle Adjani, c'est foutu!" J'avais un sérieux problème d'estime de moi-même. J'avais aussi une grande sensation de vide affectif que je cherchais à combler avec la nourriture. Dans mon cas, c'était le sucre.»

Anne Létourneau se souvient de sa première crise de boulimie. «En France, je tournais un film sexy qui s'est avéré être un film de série B mais qui ne devait pas l'être au départ. J'étais avec des jeunes actrices tout à fait sublimes. Je les voyais parfaites et moi, je me sentais comme un imposteur au milieu d'elles. Je me suis mise à manger et j'étais comme en transe. Je croyais qu'il s'agissait d'une petite crise de déprime, mais ce n'était pas ça.»

Se reconstruire bloc par bloc

Aujourd'hui, avec le recul, Anne Létourneau parle de sa boulimie comme d'un parcours qui lui aura été salvateur. « Je vois ça comme une bénédiction. Si je n'avais pas vécu cet enfer, je ne me serais peut-être pas penchée sur mon monde intérieur comme je le fait. »

Sa démarche l'a d'abord amenée à participer à certaines rencontres comme celles des outres-mangeurs anonymes, mais elle confie que celles-ci ne lui convenaient pas parce qu'elle avait besoin d'aller davantage en profondeur dans ses réflexions. 

Elle a fini par trouver la thérapie de groupe qu'il lui fallait. «Je me retrouvais avec des gens qui avaient le même problème que moi et l'effet miroir a été bénéfique. Pendant 11 mois, j'ai vécu un week-end par mois en thérapie. Ça a été très dur. Tu te rends compte que dans ta vie, tu t'étais bâti une fausse personnalité que tu dois défaire bloc par bloc pour mieux te reconstruire.»

Cheminement spirituel

Parallèlement, la comédienne s'est nourrie de lectures et confie que les livres de Shirley MacLaine ont été pour elle une véritable révélation. Depuis plusieurs années, elle croit à la réincarnation et à l'esprit divin qui est en chacun de nous, ce qui lui fait voir la réalité d'une autre façon. Elle médite beaucoup et affirme que c'est justement pendant une séance de méditation qu'elle a un jour reçu le message très clair qu'elle devait adopter un enfant chinoise. La petite Lili Mei avait 13 mois quand Anne et son mari sont allés la chercher en Chine. Elle a maintenant deux ans et demi et comble ses parents de bonheur.

Une large part du livre d'Anne Létourneau raconte ce cheminement spirituel qui lui a fait redécouvrir la vie sous un nouveau jour. Elle précise cependant : « Je ne cherche pas à convaincre personne de quoi que ce soit». Malgré cela, Anne se réjouit de voir que depuis la sortie de son livre, elle reçoit  beaucoup de courrier. « Je ne pensais pas que le récit de mon cheminement spirituel toucherait les gens de cette façon, constate-t-elle avec émotions. C'est fantastique parce que je souhaitais que mon histoire puisse servir aux autres.»

C. Ménard

On peut y lire ce qu'elle disait en 1996 dans la revue kilo maigrir de février 1996 en page 14 et 15:

Elle engraisse de 20 livres pour un rôle... et en devient malade

Anne Létourneau que l'on a vu entre autres dans plusieurs films de Gille Carle a toujours été reconnue pour sa taille de guêpe et son teint de pêche, et pour la première fois, elle accepte de rencontrer le calvaire qu'elle a vécu il y a une douzaine d'années, quand Denys Arcand lui a confié le rôle de "Rita Toulouse" dans la version cinéma des "Plouffe" :

« À ce moment j'étais ultra-mince, et on m'a fait comprendre que le personnage de "Rita" en était un où je devais devenir plus pulpeuse, parce que finalement dans le fond c'était une "allumeuse". Donc pour entrer véritablement dans la peau du personnage, je devais prendre une vingtaine de livres, pour me retrouver avec certaines rondeurs. Je me suis donc complètement "défoncé", à un point tel que j'en suis venue à dérégler complètement mon métabolisme, et à me rendre malade. Soudainement, j'ai commencé à connaître des crises d'hypoglycémie à cause d'un taux de sucre trop élevé dans mon organisme, et j'ai vécu un véritable enfer, surtout quand le tournage a été terminé, et que je ne pouvais plus maigrir. Ce fut un cauchemar à un point que j'ai dû me retrouver dans une clinique spécialisée à Key West en Floride, un endroit où l'on est spécialisé dans le jeûne et dans le meilleure des diètes végétariennes. Et j'ai commencé à penser qu'un jour moi aussi j'airais mon institut pour aider ceux qui ont un besoin urgent d'équilibre dans leur organisme.

Mon commentaire

Elle a fait sa période boulimique de 1980 à 1986. Dix plus tard, elle accepte de faire la première page d'une revue dans le cadre d'une entrevue pour parler, du comment, elle a perdu du poids. Une revue qui était publiée par des toubibs,  afin de la faire la publicité de produits.

Autant pour l'anorexique que la boulimique, il y a une peur intense de devenir obèse en reprenant des habitudes alimentaires normales 

Dans une entrevue dans l'émission Michel Jasmin, elle a affirmé qu'elle avait engraissé lors du tournage  du film « Le crime d'Ovide Plouffe », parce qu'elle était dans sa période boulimique. Ce n'est pas ce qu'elle disait en 1996 dans la revue Kilo Maigrir, «elle avait engraissé parce que Denis Arcand lui avait demandé pour jouer le rôle de Rita Toulouse».

Pourquoi, elle décide après 16 ans, de dire la vérité en déclarant publiquement qu'elle a souffert de boulimie, mais tout en se présentant avec pas un gramme de plus que quand elle avait vingt ans. Pourtant à 44 ans, très peu de femmes ont peu gardé leur taille d'adolescente. Habituellement, 99% des gens engraissent en avançant en âge. 

Il y a donc confusion et contradiction dans son histoire. Ce n'est pas clair son affaire. Elle ne s'est pas vraiment sortie de sa problématique de désordre alimentaire. Elle est encore obsédée par la minceur et les apparences. Si elle s'était vraiment sortie de sa boulimie, elle n'aurait pas eu honte de se présenter en public avec 20 livres de plus et d'exprimer que maintenant elle a appris à apprécier ses rondeurs. C'est certain, qu'elle se surveille toujours pour ne pas engraisser, de peur de ce que les autres vont dire. 

Il est clair pour moi que le signe qui prouve qu'une femme c'est guérie de l'anorexie, de la boulimie ou de la restriction alimentaire, c'est quand elle a une attitude positive face à la rondeur féminine. Quand, elle est rendue à considérer la rondeur féminine comme esthétique et qu'elle arrête d'avoir peur d'engraisser. 

Comment pouvons-nous expliquer que 10 ans après s'être supposément guérie de la boulimie, elle accepte de parler de sa perte de poids dans une revue d'amaigrissement ? C'est inconséquent de sa part. C'est comme si un alcoolique qui ferait la promotion d'une marque de boisson alcoolique. Quand, tu te sors d'un trouble alimentaire, tu es supposé d'être sensibilisé par tout ce qui est nuisible (comme les diètes) pour les jeunes femmes qui ont une prédisposition psychologique à développer cette maladie mentale. 

Dans son livre, elle nous parle de sa démarche spirituelle au lieu de dénoncer l'obsession de la minceur et l'industrie de l'amaigrissement. C'est encore une stratégie de sa part pour cacher qu'elle ne s'est pas encore sortie de son désordre alimentaire. Car, si cela avait été le cas, elle aurait un comportement dénonciateur comme l'ex. anorexique Mary Evans Young, celle qui a lancé la journée internationale anti-diète en 1992. 

Elle est donc trop confuse dans sa tête pour être une porte parole d'un organisme qui vient en aide aux jeunes femmes qui ont un désordre alimentaire. Elle a besoin d'une autre thérapie pour se sortir réellement de son désordre alimentaire, c'est clair. 

Commentaire fait par José Breton

Complément d'information :

Les Plouffe de Roger Lemelin


Les sujets précédents :
La rondeur dans l'actualité des mois passés

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