Elle meurt après une chirurgie
Le Journal de Québec Actualités, jeudi 24 novembre 2022 656 mots, p. 5

Selon nos informations, la chirurgie impliquait une liposuccion et un transfert de gras vers les seins.

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Sujet: Mourir à force d'haïr ses rondeurs

On peut y lire:

La femme s'est fait opérer dans une clinique privée ultra moderne de westmount

Une chirurgie esthétique a viré au pire cauchemar pour une mère de famille, qui est finalement décédée plusieurs jours après une complication opératoire, à Montréal.

La femme dans la quarantaine s'était fait opérer le 1er novembre dernier, à la clinique privée EspaceMD, à Westmount. Par respect pour ses proches qui vivent des moments difficiles, Le Journal ne révèle pas l'identité de la patiente décédée.

Selon nos informations, la chirurgie impliquait une liposuccion et un transfert de gras vers les seins. Pour une raison qui demeure inconnue, l'état de la femme s'est détérioré pendant l'opération.

À l'arrivée des paramédics, elle n'était pas en arrêt cardiorespiratoire, mais elle «n'allait vraiment pas bien », selon nos sources.

La mère de famille est finalement décédée à l'hôpital général de Montréal, le 13 novembre. La chirurgienne qui l'a opérée est la propriétaire de la clinique, la Dre Sandra McGill.

UNE MÉDECIN D'EXPÉRIENCE

Cette dernière détient plus de 15 ans d'expérience dans le domaine. Elle a refusé notre demande d'entrevue, hier.

«Étant tenus au secret professionnel, nous ne sommes pas autorisés à vous communiquer quelque information que ce soit en lien avec les patients qui ont ou non été traités à notre clinique », a écrit par courriel Stéphanie Garand, directrice de la clinique.

Sur son site, on lit que la clinique est «à l'avant-garde [et] est la plus moderne et la plus avancée sur le plan de la technologie du genre à Montréal ».

«Nos installations [...] respectent les normes les plus exigeantes, notamment en matière de sécurité. Vous pouvez donc être certains que votre sécurité et votre confort sont notre priorité absolue », lit-on.

Plusieurs chirurgiens esthétiques contactés par Le Journal sont secoués par ce décès, même si ces opérations comportent toujours des risques.

Souvent, les complications surviennent lors de chirurgies faites à l'étranger, où les normes médicales sont moins strictes. Par ailleurs, cette histoire n'est pas sans rappeler le décès de Micheline Charest (voir encadré).

DEUX RISQUES MAJEURS

Selon des spécialistes, les deux risques principaux de complications lors d'opérations esthétiques sont les caillots (sang ou gras), et l'anesthésie. Dans plusieurs cas, des chirurgies plastiques peuvent se faire sous sédation localisée.

Or, selon un chirurgien plasticien contacté par Le Journal, plusieurs cas de sédation ont causé des complications en 2022 au Québec. Le médecin est convaincu que cela est lié à l'embauche d'inhalothérapeutes, plutôt que d'anesthésistes (qui sont médecins).

«La seule raison d'avoir un inhalothérapeute, c'est pour payer moins cher, dit-il sous le couvert de l'anonymat. Mais, c'est plus que cow-boy. On met les patients en danger.»

TROP BRAVES

Bien que les inhalothérapeutes aient le droit de faire de la sédation légère ou modérée, dans certaines conditions, les risques sont réels si la situation dégénère (dépression cardiorespiratoire, dose trop forte, etc.).

«Ils deviennent trop braves, ils se prennent pour des anesthésistes », dit le chirurgien, qui s'assure de toujours embaucher un médecin spécialiste.

Le Collège des médecins du Québec a refusé de dire si le syndic se penchera sur ce cas. Hier, le Bureau du coroner n'avait pas ouvert d'enquête.

«Nous ferons les vérifications nécessaires afin de déterminer s'il y a lieu qu'un coroner intervienne », a-t-on écrit par courriel.

*****

D'AUTRES DÉCÈS LORS DE CHIRURGIES ESTHÉTIQUES MICHELINE CHAREST La cofondatrice de la compagnie de production Cinar est morte à 51 ans, en 2004, après une chirurgie esthétique, à Montréal. Elle a eu des difficultés respiratoires pendant l'opération, mais l'équipe médicale a tardé avant d'appeler les services d'urgence. Le coroner a conclu à un «accident évitable ». VALÉRIE CASTONGUAY La femme de 25 ans est morte en 2008 alors qu'elle subissait une chirurgie de correction du nez, à Montréal. La jeune patiente avait développé un pneumothorax et était décédée dans les heures suivantes, à l'hôpital. Le coroner avait blâmé le chirurgien et son équipe, qui n'avaient pas respecté les standards dans la salle de réveil.

Mon commentaire

Encore une fois, la liposuccion est l'intervention esthétique la plus dangereuse et la plus injustifiée. En effet, les rondeurs sont essentielles pour le bon fonctionnement du corps et sont responsables de la beauté physique de la femme. Vouloir en diminuer la quantité constitue un sacrilège.

Nous sommes rendus en 2022 et il y a encore des femmes qui sont obsédées par la minceur au point de risquer leur vie pour se débarrasser de leurs bourrelets, c'est désolant. Le message du body positive, des modèles tailles plus et de la valorisation de la diversité corporelle semblent ne pas porter autant que l'on pourrait se l'imaginer.

Il y a eu un cas d'un décès suite à une liposuccion en 2003. Le Dr Pierre Courchesne a fait une liposuccion sur femme ronde. Ce n'est pourtant pas un moyen d'amaigrissement. C'est réservé pour les femmes qui sont déjà très minces au départ et qui veulent affiner leur ligne. Il lui a retiré une trop grande quantité de tissu adipeux. Elle a fait une hémorragie interne. Elle est morte d'une embolie pulmonaire.

Malgré cette erreur majeure, le collège des médecins ne l'a radié que pour trois mois seulement avec une amande de 1000 dollars. Cela démontre à quel point le Collège des médecins n'aiment pas les femmes.

Il y a encore des publicités pour la liposuccion tandis que ce type de chirurgie esthétique devrait tout simplement être interdite depuis longtemps par le collège des médecins. Donc, cet ordre professionnel à une culture d'entreprise misogyne.

La liposuccion se compare à l'excision du clitoris. Elle s'attaque à l'intégrité physique et psychologique de la femme. Le corps n'est pas un contenant en plastique où l'on peut retirer et remettre des cellules. Tout est vascularisé dans le corps. Les rondeurs féminines sont encore perçues négativement. Elles sont sources de honte et d'inconfort. C'est encore gênant d'afficher des rondeurs en public. Il est encore préférable d'être mince pour se sentir bien et valoriser dans la société.

Pour que la liposuccion soit perçue un jour comme une abomination, une violence inacceptable contre les femmes, il faut que les femmes et les hommes qui les aiment se solidarisent pour redorer la réputation des rondeurs féminines dans la société.

En ce sens, aidez-moi à organiser ma deuxième édition du Festival de la rondeur féminine l'an prochain en 2023 et en faire un succès. Il faut bien commencer quelque part.

Commentaire fait par José Breton

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