LES RONDEURS ET LA SANTÉ MENTALE
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
La définition de la santé mentale
Le système nerveux autonome et la santé mentale
- Vue d'ensemble du système nerveux autonome
Souffrance et plaisir, les deux émotions de base de la vie
- L'origine de la souffrance
- Les différentes fonctions de l'émotion de souffrance
- L'origine du plaisir
- Le plaisir un message de récompense
- Les différentes fonctions de l'émotion du plaisir
Les deux types de souffrances et de plaisirs
Les différentes sources d'anxiété
- La non disponibilité d'un besoin
- L'anxiété de non disponibilité d'un besoin à long terme
- L'anxiété de non disponibilité d'un besoin à court terme
- Contrôle de l'anxiété de la non disponibilité d'un besoin à
court terme
- L'anxiété au fait de souffrir
- L'anxiété de non satisfaction d'un besoin
- L'anxiété reliée à une perte émotive
- L'anxiété reliée au stress
Les effets secondaires d'un excès d'anxiété
Les facteurs contribuant à faire baisse le niveau d'anxiété
- Le plaisir en lui-même
- Le plaisir en terme de fréquence et d'intensité
La cinétique de la santé mentale
- Le plaisir : le fil conducteur de notre vie
- Les deux plaisirs de base de la vie
- Maintenir le contact avec le plaisir
- Les 3 caractéristiques de ce comportement
- Le conditionnement au plaisir par anticipation du plaisir
- Présence d'un lien entre les plaisirs
- Superposition des plaisirs
L'obsession de la minceur et la santé mentale
- Le désir de perdre du poids et l'anxiété
- Chronologiquement, étape par étape ce qui fait faire de l'anxiété:
- L'anxiété monte avec le doute
- L'anxiété monte avec le fait d'envisager une perte émotive:
- L'anxiété monte avec le changement des habitudes alimentaires
- L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité d'un
besoin à long terme
- L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité d'un
besoin à court terme
- L'anxiété monte avec la peur de la non satisfaction du besoin
- L'anxiété monte avec l'augmentation du temps passé en état de
souffrance
- L'anxiété monte avec la peur de reprendre le poids perdu
Les conséquences d'une baisse du niveau de santé mentale causé
par l'obsession de la minceur
Comment vos rondeurs contribuent au maintien d'une bonne santé
mentale
Introduction
La santé physique et la santé mentale sont indissociables, si vous avez
une bonne santé physique, vous avez nécessairement une bonne
santé mentale et vice versa.
Une bonne santé mentale se caractérise par un comportement
sain que vous adoptez face à vos besoins physiques et psychiques
(psychologiques). Ainsi, être en bonne santé mentale, c'est
avoir le comportement de combler adéquatement tous vos besoins
physiques et psychologiques.
De plus, la santé mentale et la maladie mentale sont deux
états différents qui peuvent se superposer, comme c'est le cas
pour la santé physique et la maladie. Un faible niveau de santé
mentale maintenu longtemps peut engendrer une maladie mentale.
Mais, dans la maladie mentale, il y a souvent une prédisposition
génétique. Ainsi, une personne peut avoir très longtemps un
faible niveau de santé mentale sans développer une maladie
mentale.
En comblant adéquatement vos besoins physiques, vous vous
assurez d'être en bonne santé mentale. Car le cerveau est un
organe comme tous les autres qui a besoin d'oxygène, de
calories, de nutriments et d'eau.
En d'autres mots, être en bonne santé physique vous aide à
être motivé à prendre soin de votre personne. En effet, on
peut dire que la bonne santé mentale se défini comme étant la
capacité à prendre soin de votre corps et de votre esprit.
La santé mentale est à l'image de la santé physique en ce
sens qu'elle est aussi une question de performance. La
performance en santé mentale concerne la présence d'esprit, la
capacité de concentration, la capacité de supporter la
souffrance et la pression, la facilité de vivre du plaisir
intense.
Le plaisir est un indicateur de votre niveau de santé
mentale. Le plaisir est une émotion. Et une émotion reflète
les efforts que le corps fait pour s'adapter à son environnement
physique et social. Vos rondeurs vous permettent de vous adapter
efficacement à votre environnement afin d'obtenir du plaisir.
La santé mentale doit devenir votre principale préoccupation
dans votre vie. Vous devez apprendre à éviter tout ce qui la
met en danger. La survalorisation de la minceur et les pressions
pour perdre du poids dans la société constituent les plus
importantes menaces pour votre santé mentale.
Celle-ci passe avant toute chose. Avant de vous engager dans
quelque chose, avant de choisir et de prendre une décision
quelle qu'elle soit, vous devez, vous assurer qu'il n'y a pas de
risques pour votre santé mentale.
Dans tous les cas, la femme qui prend la décision de perdre
du poids, la prend sans considérer sa santé mentale. Celle-ci,
en perdant du poids, fait baisser sa santé mentale
automatiquement et sa qualité de vie aussi. C'est payer très
chèrement le fait d'avoir maigri pour se conformer à un
discours culturel dominant.
La santé mentale réside principalement dans un sentiment de
sécurité face à la disponibilité de nos besoins physiques et
psychologiques.
Le contraire de la sécurité est l'anxiété. Le niveau de
santé mentale varie entre deux pôles, soit de l'extrême
anxiété à l'extrême sécurité. Plus on se rapproche du pôle
de l'extrême sécurité en moyenne durant une journée, plus on
est performant ou en bonne santé mentale.
En effet, l'anxiété nous empêche de fonctionner
normalement, donc d'être performant dans toutes nos tâches
quotidiennes et performant à jouir pleinement de la vie.
Sécurité et anxiété
Le sentiment de sécurité se rapporte directement à notre
survie. Nous garantissons notre survie en comblant nos besoins
physiques et psychologiques.
Les besoins physiques sont l'oxygène, l'eau, la nourriture,
le repos et le maintien constant de la température du corps. Les
besoins psychologiques concernent notre intégrité physique et
morale. Ainsi, on cherche à éviter d'être maltraité, battu et
attaqué par un autre être humain ou un animal féroce.
Le lien social comble nos besoins psychologiques. Car on a
besoin de se sentir en sécurité avec les gens qui nous
entourent.
On vit le sentiment de sécurité quand on est dans la
possibilité de combler tous nos besoins.
L'anxiété est un état de peur ou de panique qui survient
quand notre survie ou notre bien-être physique et moral se
retrouvent en danger.
Introduction
La santé mentale est régulée par le système nerveux
autonome. Il nous fait agir et effectuer les changements
physiologiques afin d'assurer notre survie.
Il nous fait vivre de l'anxiété quand il perçoit que notre
survie est en danger et nous fait vivre un sentiment de
sécurité quand tout va bien.
Le système nerveux autonome nous enseigne aussi quoi faire
pour vivre dans les meilleures conditions de vie possibles.
Vue d'ensemble du système nerveux autonome
Le système nerveux se divise en deux parties: premièrement,
le système nerveux central constitué du cerveau et de la moelle
épinière (colonne vertébrale); deuxièmement, le système
nerveux périphérique qui unit les récepteurs, les muscles et
les glandes au système nerveux central. Pour ce qui est du
système nerveux périphérique, il fonctionne dans deux
directions. Les voies afférentes envoient les informations
reçues par les capteurs sensoriels au système nerveux central
où elles seront traitées. Ces capteurs correspondent à nos
organes des sens: l'ouïe, l'odorat, la vue, l'olfaction, le
goût et le toucher ainsi que les autres récepteurs internes du
corps pour le contrôle de l'équilibre, de la marche, de la
douleur, etc. D'autres récepteurs servent à régulariser le
métabolisme de notre corps (comme pour la pression artérielle).
L'autre direction est la voie efférente qui envoie les
résultats de l'analyse faite par le cerveau (des informations
reçues par la voie afférente) aux différentes parties du corps
pour que celles-ci réagissent de manière à ce que nous nous
protégions en cas de danger et pour s'assurer du bon
fonctionnement de notre organisme. Le système nerveux
périphérique voies efférentes est divisé en système nerveux
somatique et en système nerveux autonome. Le somatique envoie
les instructions du système nerveux central aux muscles
squelettiques afin que nous puissions exécuter les mouvements
nécessaires pour marcher, courir, s'asseoir, s'habiller, etc.
Nos muscles sont donc l'unique partie de notre corps où l'on
exerce un contrôle à partir de notre intelligence.
Le système nerveux autonome, quant à lui contrôle tout le
reste du fonctionnement de notre corps: sans qu'on en ait
conscience, il innerve les muscles lisses comme les intestins, le
muscle cardiaque et les glandes produisant les hormones. Le
système nerveux autonome est subdivisé en sympathique et en
para-sympathique. Partant à des endroits différents sur la
moelle épinière, ces deux types d'innervations produisent
généralement des effets antagonistes sur les organes ayant
besoin d'une double innervation. Ainsi, le coeur est accéléré
par le sympathique et ralenti par le parasympathique. Ces deux
actions contraires permettent au corps d'exercer un contrôle
précis sur le fonctionnement de ses organes. Le rôle du
système nerveux autonome est étendu et important pour le
contrôle de l'homéostasie du milieu intérieur (stabilisation
du métabolisme permettant la survie). Dans l'ensemble, le
sympathique aide l'organisme à faire face aux contraintes
imposées par l'environnement tandis que le parasympathique est
plutôt responsable du fonctionnement courant, comme par exemple
la digestion, la défécation et la miction. Le sympathique entre
en action en cas d'urgence ou d'émotions fortes comme la peur ou
la colère tandis que le parasympathique est actif principalement
pendant la récupération et au repos. C'est par l'intermédiaire
du système nerveux sympathique que se fait la réponse à une
situation appelant la fuite ou le combat. Par exemple, le
système sympathique cause l'augmentation du débit du sang aux
muscles actifs au cours de l'exercice et soutient la pression
artérielle en cas de perte de sang importante; il réduit
l'activité du tube digestif, accroît la production d'énergie
par le métabolisme et augmente la sudation, tous changements qui
assurent l'adéquation de l'utilisation de l'énergie à la
situation d'urgence.
La constipation peut avoir une cause psychologique. En effet,
la digestion et la mobilité des intestins sont des réflexes
contrôlés par le système nerveux périphérique autonome et
peuvent être affectées par le système nerveux supérieur.
C'est ainsi que l'anxiété et les états dépressifs diminuent
la motricité gastrique alors que la peur et l'agressivité
l'augmentent. Ces réponses ne sont toutefois pas prévisibles et
un état émotionnel apparemment identique peut se manifester de
façon opposée chez deux individus. La douleur, quelle qu'en
soit son origine et pourvu qu'elle soit suffisamment intense,
inhibe les mouvements gastriques. L'inhibition de la motricité
est liée à une baisse du tonus parasympathique et à une
augmentation de l'activité sympathique.
Bout de texte tiré du livre "Physiologie humaine"
McGraw-Hill, Éditeurs 1977 en page 152
Interprétation
Quand on fait de l'anxiété, cela signifie que le tonus du
sympathique a augmenté et que nous avons un ou plusieurs besoins
que nous devons combler.
Quand on se sent en sécurité, cela signifie que le tonus du
para-sympathique a augmenté et que notre corps est en train de
récupérer du stress de la vie courante.
L'origine de la souffrance
La souffrance est la conséquence de l'effet d'un besoin. Nous
souffrons dans tous les cas quand un ou plusieurs besoins
surviennent. La souffrance est un message que nous envoie le
sympathique dans le but de nous faire agir pour que nous
comblions tous nos besoins (un message de détresse).
À chaque besoin sa souffrance
Besoin d'énergie = souffrir de la faim
Besoin d'eau = souffrir de la soif
Besoin de repos = souffrir de fatigue
Besoin de chaleur = souffrir du froid
Besoin de rafraîchissement = souffrir de la chaleur
Besoin de contact social = souffrir d'insécurité moral
Les différentes fonctions de l'émotion de souffrance
1- Comme indicateur du danger pour notre survie: plus on
souffre, plus cela signifie qu'un ou plusieurs de nos besoins
physiques doivent être comblés rapidement car notre survie est
en danger immédiat. Si on ne souffrait pas, on n'agirait pas
pour combler nos besoins et on se laisserait mourir sans rien
faire.
2- Comme indicateur du danger pour notre stabilité émotive:
la souffrance psychique (morale) indique que nous devons combler
un ou plusieurs besoins psychologiques pour restabiliser notre
émotivité afin de se sentir en sécurité morale.
3- Comme déclencheur d'un phénomène d'adaptation: le corps
combat la souffrance à l'aide d'hormones antidouleur qu'on
appelle les endorphines. Sans elles, notre vie serait invivable.
La souffrance nous paralyserait et on demeurerait inactif au lit.
La tolérance à la souffrance constitue une adaptation au
stress. Avec le temps, en stressant notre organisme on devient
capable de supporter un niveau de stress plus élevé parce que
notre corps tolère de plus en plus la souffrance. Tolérer la
souffrance signifie que notre corps produit plus d'endorphines
pour la combattre.
L'origine du plaisir
Dans tous les cas, sans exceptions, on obtient toujours du
plaisir après avoir comblé un ou plusieurs besoins à la fois.
Le plaisir est un phénomène biochimique. Le plaisir est la
conséquence de la souffrance. Un moment de souffrance précède
toujours un moment de plaisir. D'ailleurs, les moments de
plaisirs seraient impossibles sans la présence de la souffrance.
Le plaisir s'explique par une chute rapide du niveau de
souffrance après que le besoin en question soit comblé. À ce
moment, les endorphines se retrouvent être subitement en trop
grande quantité dans le sang. La souffrance ayant disparu, le
corps n'a plus besoin des endorphines pour la combattre. Alors,
c'est cette présence en grande quantité d'endorphines en
absence de souffrance qui provoque l'émotion du plaisir.
Alors, le corps arrête la production d'endorphines et le
plaisir dure le temps que prend le foie pour métaboliser le
surplus d'endorphines.
Le plaisir est un message que nous envoie le para-sympathique
dans le but de nous conditionner à continuer de combler tous nos
besoins (un message de récompense).
À chaque souffrance son plaisir
Souffrir de la faim = plaisir de manger
Souffrir de la soif = plaisir de boire de l'eau
Souffrir de fatigue = plaisir de se reposer
Souffrir du froid = plaisir de se réchauffer
Souffrir de la chaleur = plaisir de se rafraîchir
Souffrir d'insécurité morale = plaisir d'être aimer par un
être cher
Les différentes fonctions de l'émotion du plaisir
1- Comme indicateur du niveau de satisfaction d'un besoin
physique ou psychique: plus l'intensité du plaisir est élevée
plus cela signifie que le besoin a été comblé adéquatement.
2- Comme motivation à continuer à combler adéquatement ses
besoins physiques et moraux: c'est l'intensité du plaisir que
l'on recherche à revivre consciemment ou inconsciemment qui nous
pousse à combler nos besoins physiques et psychologiques
jusqu'à satisfaction complète.
3- Comme indicateur du niveau de santé: ainsi, au cours d'une
journée, plus la personne vit un grand nombre de moments de
plaisir de forte intensité, plus cela signifie que son niveau de
santé physique et mentale est élevé.
4- Comme stabilisateur de notre moral: plus on vit des moments
de plaisir, moins on vit de moments dépressifs en fréquence et
en intensité.
5- Comme aide à se forger une bonne estime de soi: l'estime
de soi se forge par un effort de réflexion et inconsciemment, en
vivant un moment de plaisir. Vivre un moment de plaisir envoie à
votre subconscient que vous êtes correcte, belle, fine, bonne et
intelligente.
6- Comme motivation intrinsèque à vivre: le plaisir dirige
tous les aspect de notre vie, on agit, on prend des décisions,
on se comporte de telle ou telle manière dans une situation
donnée, on travaille, on sociabilise, on désire une vie
amoureuse, on désire avoir des enfants, on a des loisirs, on
écoute de la musique, etc., en fonction d'en retirer du plaisir.
7- Comme facilitateur de la sociabilité: c'est avec le
plaisir que l'on ressent en soi en présence d'une autre personne
qui nous fait entrer en relation avec celle-ci, que l'on tombe en
amour et que l'on s'engage dans une relation amoureuse.
8- Comme source d'inspiration: c'est durant nos moments de
plaisir que l'on est créatif et que l'on se réalise comme
personne.
Souffrance et anxiété
Le premier type est constitué par la souffrance physique et
psychique. Et le deuxième type est l'anxiété. Faire de
l'anxiété, c'est souffrir d'insécurité.
Plaisir et sécurité
Le premier type est constitué par le plaisir physique et
psychique. Et le deuxième type est le sentiment de sécurité.
Vivre le sentiment de sécurité, c'est vivre le plaisir d'être
rassuré. En comblant nos besoins physiques et psychiques, on
obtient du plaisir à lequel se rajoute le plaisir d'être
sécurisé.
Référence: De l'amour plein la tête ou la biologie de
l'amour - Dr Marc Schwob - Les Éditions Hachette 1984
La non disponibilité d'un besoin
L'anxiété causée par la non disponibilité d'un besoin diminue
si on s'assure d'être en mesure de combler tous nos besoins au
moment de leur apparition.
Prenons par exemple la situation suivante: Vous décidez
d'aller prendre une marche en forêt sans apporter d'eau, comme
il fait très chaud, il vous vient subitement un besoin intense
de boire de l'eau. Vous savez que vous êtes à 2 heures de
marche de la résidence la plus proche, vous ne voyez pas d'eau
et ne savez pas où il y en a. C'est alors que vous commencez à
faire de l'anxiété. Vous souffrez donc dans cette situation de
soif et d'insécurité.
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin est reliée à
une peur de ne pas pouvoir réussir à combler un besoin.
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à long terme
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à long terme
est provoquée par une prise de conscience d'une incertitude à
pouvoir le combler. Pour contrôler cette source d'anxiété,
nous utilisons notre intelligence afin de planifier d'avance pour
s'assurer d'être capables de combler tous nos besoins au moment
prévu que nous savons qu'ils apparaîtront.
Ainsi, cela est possible en ayant un logis pour être à
l'abri des intempéries, de ce procurer suffisamment de
nourriture pour plusieurs jours, d'avoir de l'eau pour boire,
avoir des amies(s) et parents que l'on peut contacter pour se
réconforter. On peut faire de l'anxiété à cause de la non disponibilité
d'un besoin à long terme par exemple en sachant que l'on n'a
plus d'argent pour acheter de la nourriture. Dans cette
situation, on peut souffrir que d'anxiété sans souffrir
physiquement, parce que sur le moment on peut être dans la capacité
de subvenir à ses besoins. Mais c'est pour le surlendemain que
le problème se présentera.
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à court
terme
L'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à court terme
est provoquée inconsciemment par l'analyse que fait notre
système nerveux autonome de notre état physiologique. Notre
organisme se place continuellement en situation d'alerte ou de
vigilance au cas où un besoin surviendrait pour réagir le plus
rapidement possible pour assurer sa survie. Le corps a peur
d'être pris au dépourvu.
Parce que cet état de vigilance est essentiel à notre
survie, cette source d'anxiété se retrouve être toujours
présente en nous. C'est cette source d'anxiété qui cause le
plus de problèmes. Donc, c'est sur elle qu'on doit porter toute
notre attention, en faisant en sorte qu'elle demeure à un niveau
le plus bas possible.
Contrôle de l'anxiété de la non disponibilité d'un
besoin à court terme
Pour contrôler cette source d'anxiété, la seule méthode,
c'est d'établir une routine de vie. Des habitudes de vie rigides
ont pour effet de créer une cadence ou un rythme physiologique
constant à lequel le corps s'habitue. Ce phénomène
d'habituation contribue à faire baisser le niveau d'anxiété en
rassurant inconsciemment notre organisme. Ce qui a pour effet
d'augmenter le tonus du parasympathique et ainsi nous fait vivre
plus de moments de plaisir.
Des habitudes de vie régulières, signifient que d'un jour à
l'autre:
- Se coucher à la même heure.
- Dormir le même nombre d'heure.
- Se lever à la même heure.
- Prendre ses moments de repos et de détentes aux mêmes
heures.
- Prendre la même durée pour ses moments de repos et de
détentes.
- Manger à la même heure pour le repas du matin, du midi et
du soir.
- Manger la même quantité de nourriture pour le repas du
matin, du midi et du soir.
- Prendre des collations toujours aux mêmes moments de la
journée.
- Prendre des collations toujours avec la même quantité de
nourriture.
- Boire toujours de l'eau au besoin sans restriction.
- Travailler toujours le même nombre d'heures.
- Travailler toujours avec la même intensité.
- S'occuper de vos enfants, de votre amoureux et de vos
amies(s) aux mêmes moments de la journée.
- Accordez le même temps et la même intensité pour vos
enfants, votre amoureux et vos amies(s)
En faisant ainsi, on impose une cadence à notre organisme qui
a comme résultat que nos besoins surviennent de manière
régulière aux mêmes moments de la journée. Ce qui aide au
corps à mieux s'adapter à l'effort qu'on lui demande avec ce
que cela exige en termes de nombre de calories et du nombre
d'heures de récupération. Le corps devient performant à être
dans les conditions que l'on lui donne.
Cette cadence nous rend prévisibles face à notre organisme.
En contre partie par exemple, si on mange à des heures
irrégulières et avec jamais la même quantité de nourriture,
il se pourrait que l'on ressent la faim en plein milieu de son
travail à 14h00. Cela n'est pas normal, notre organisme est pris
au dépourvu et engendre ainsi de l'anxiété de non-disponibilité d'un besoin à court terme. Notre corps ne sait
plus en quoi s'en tenir, il doit augmenter son niveau de
vigilance. La conséquence est la montée de l'anxiété.
L'organisme en devenant ainsi erratique, il augmente le tonus
du sympathique et par le fait même les moments de plaisir
deviennent moins fréquents.
L'anxiété au fait de souffrir
La souffrance physique et la souffrance psychique engendrent en
elles même
de l'anxiété. Juste par le fait de souffrir cela fait monter
notre niveau d'anxiété. Plus la souffrance augmente, plus le
niveau d'anxiété monte proportionnellement. La souffrance qui
engendre de la souffrance.
Cette source d'anxiété est provoquée inconsciemment par la
signification qu'a le message de la souffrance pour notre
système nerveux autonome. C'est un message d'urgence lui
indiquant que la survie l'organisme est menacée. L'organisme a
peur de la mort.
Comme ce sont les besoins qui engendrent la souffrance, c'est
en comblant nos besoins que l'anxiété au fait de souffrir se
résorbe.
L'anxiété de non-satisfaction d'un besoin
Un besoin non complètement comblé est source d'anxiété. La
différence entre l'anxiété de non disponibilité d'un besoin
et celle de non satisfaction d'un besoin, c'est que la première
apparaît seulement avant que la souffrance reliée au besoin
soit présente et l'autre apparaît que lors du moment où le
besoin se fait sentir.
Si à un moment précis tous nos besoins se retrouveraient
être comblés, on pourrait souffrir d'anxiété de
disponibilité à long ou à court terme uniquement.
La seule manière de faire diminuer l'anxiété de
non-satisfaction d'un besoin, c'est de le combler à satisfaction
complète ou adéquatement. Car cette source d'anxiété suit la
loi du tout ou rien.
En effet, avec un besoin non comblé adéquatement, le corps
calculera que la souffrance reviendra en force plus rapidement
que prévu, c'est ce retour anticipé inhabituel du besoin qui
crée de l'anxiété.
Un besoin comblé que partiellement ne procure qu'un faible
niveau de plaisir qui dure moins longtemps aussi. Ce qui fait que
le temps total passé en état de souffrance dans une journée
est plus long. Par conséquent, la qualité de vie d'une personne
en est ainsi beaucoup diminuée.
L'anxiété reliée à une perte émotive
Toute perte émotive signifie la perte d'une source de
plaisir. Une perte émotive signifie l'arrêt d'une relation
affective avec un être cher ou un animal, la perte d'un(e)
ami(e), la mort d'un parent, l'arrêt d'une activité que l'on
aimait faire ou la perte d'un emploi, etc. On s'attache aux
personnes et aux activités que l'on fait parce que l'on en
retire du plaisir.
C'est en réalisant soudainement par exemple que notre
relation amoureuse est terminée que le niveau d'anxiété
augmente rapidement. C'est alors que l'on fait une crise
d'anxiété qui engendre une des maladies psychosomatiques
(citées plus bas).
Habituellement, les pertes émotives ne sont pas prévisibles
et, avec le temps, on arrive à surmonter l'épreuve et faire
baisser l'anxiété. Mais si on arrête volontairement une
activité qui nous procurait du plaisir, on va vivre une perte
émotive dite provoquée. Conséquemment, cela fera monter notre
niveau d'anxiété total sur une journée. Et comme c'est
volontaire, rien ne pourra être fait pour faire baisser
l'anxiété à moins de revenir sur sa décision en recommençant
à faire l'activité qui était source de plaisir.
Par définition, le masochisme, c'est d'avoir le comportement
de provoquer volontairement une perte émotive.
Cela peut-être:
- arrêter de visiter ses amies
- arrêter d'écouter son émission de télévision préférée
- arrêter de faire un loisir
- arrêter de prendre un bain chaud le dimanche matin
- arrêter d'avoir des relations sexuelles
- arrêter de faire sa pause-café quotidienne
- arrêter de boire sa bière le samedi soir
- arrêter de manger des sucreries
- arrêter de manger du beurre
- etc.
En fait, toute restriction que l'on s'impose engendre de
l'anxiété et contribue à faire baisser notre niveau de santé
mentale. Qui dit restriction, dit contrôle sur soi. Le contrôle,
sous entend, la peur de succomber à la tentation de reprendre
l'habitude de faire l'activité que l'on a décidé d'arrêter.
Donc le contrôle est une autre source d'anxiété qui nous
empêche d'avoir accès au plaisir. Car le plaisir s'obtient
toujours en s'abandonnant émotivement.
Pour être en bonne santé mentale, il faut cultiver notre
capacité de s'abandonner à la vie. S'abandonner à l'émotion
de souffrance afin de répondre adéquatement au besoin qu'elle
sous-entend et s'abandonner au plaisir que nous procure le fait
de le combler. S'abandonner à être soi-même, c'est arrêter de
porter des jugements sur soi-même. S'abandonner à la vie, c'est
se laisser porter par les évènements qui survient et apprécier
la vie comme elle se présente. S'abandonner, c'est vivre
l'instant présent intensément.
L'anxiété reliée au stress
Le stress concerne la santé physique et l'anxiété la santé
mentale. Le stress est une réalité incontournable. Le problème
avec le stress ce n'est pas dans la quantité mais dans notre
capacité de le supporter ou pas. La quantité de stress que l'on
peut supporter dépend de nos limites physiques et psychologiques
déterminées génétiquement et si on comble adéquatement tous
nos besoins pour pouvoir y faire face.
Normalement, si on comble bien nos besoins, le stress n'est
pas une source d'anxiété mais une force qui nous pousse à
aller de l'avant. Le stress devient une source d'anxiété quand
on manque d'énergie et de repos pour pouvoir le supporter. Par
exemple, on peut avoir peur de faire une activité parce que nous
savons qu'elle nous épuisera et nous fera souffrir.
La peur de ne pas pouvoir supporter un stress se rajoute aux
autres sources d'anxiété. La peur du stress est la conséquence
de ne pas avoir comblé adéquatement ses besoins. Les gens que
l'on dit stresser ce sont ceux qui ne respectent pas les besoins
de leur corps. Ils sont moins productifs, parce qu'ils ne peuvent
supporter un stress élevé très longtemps.
Ce n'est donc pas une trop grande quantité de stress qui
cause les maladies psychosomatiques mais l'anxiété. Et
d'ailleurs, c'est un niveau élevé d'anxiété qui nous fait
sécréter de la cortisol et non le stress. La cortisol est en
cause dans l'affaiblissement du système immunitaire de notre
organisme.
L'anxiété fait partie intégrante de la vie parce qu'elle
est essentielle pour notre survie. L'anxiété, c'est comme un
guide de survie. Elle nous indique qu'il y a quelque chose qui ne
va pas et nous pousse à agir pour remédier à la situation
comme par exemple en comblant un besoin mis en cause.
Le niveau d'anxiété varie constamment au cours d'une
journée en fonction de l'apparition et de la disparition des
besoins. Il existe un niveau minimal d'anxiété à lequel on ne
peut pas aller plus bas. Celui-ci correspond au niveau de santé
mentale optimale que nous devons rechercher à atteindre.
En contrepartie, c'est quand on atteint un niveau d'anxiété
qui dépasse notre seuil de tolérance que les maladies
psychosomatiques surviennent.
Dont voici les plus courantes:
1- Mal de tête, migraine
2- Constipation
3- Mauvaise digestion
4- Nervosité chronique
5- Angoisse
6- Chaleur
7- Épuisement, fatigue
8- Perte de concentration
9- Perte de patience, irritabilité
10- Poings
11- Palpitation
12- Spasmes musculaires
Le plaisir en lui-même
L'instant après avoir comblé un de nos besoins à
satisfaction complète correspond au moment où le niveau
d'anxiété est le plus bas et que le niveau de plaisir est le
plus élevé. On vit alors un moment de béatitude. On vit une
paix intérieure. Calme et posé, on devient plus conscient de
notre environnement. On s'émerveille à la moindre petite chose,
du sourire de notre enfant à la pluie qui tombe. Et finalement,
le plaisir nous enlève nos inhibitions sociales, on est plus
porté à faire des farces, à agacer l'autre, on est plus
rieur(se) et joyeux (se). On jouit de la vie pleinement dans ces
moments de bonheur intense.
Le plaisir en terme de fréquence et d'intensité
L'anxiété diminue en fonction de la qualité et de la
quantité de plaisir. D'où la règle suivante:
À un moment précis:
Qualitativement, plus un moment de plaisir est intense et
quantitativement dure longtemps, plus le niveau d'anxiété se
retrouve être bas.
Au bout d'une journée:
Quantitativement, plus il y a de moments de plaisir intenses et
qui durent longtemps, plus le niveau total d'anxiété est faible
pour la journée.
Au bout d'une semaine:
Quantitativement, plus ces moments de plaisir surviennent
régulièrement d'une journée à l'autre, plus le niveau total
d'anxiété est bas pour la semaine.
La santé mentale n'est pas un phénomène statique, mais en
mouvement. Elle possède une dynamique. Une bonne santé mentale
est une énergie qui nous entraîne à progresser de l'avant dans
la vie.
Le plaisir : le fil conducteur de notre vie
Le bon chemin de la santé mentale, c'est celui du plaisir.
L'important, c'est de vérifier si on est sur la bonne voie et
dans le cas contraire faire les modifications nécessaires.
Les deux plaisirs de base de la vie
Manger et l'affection sont les deux plaisirs chef. Ils
dirigent nos actions et nos pensées en ce sens qu'ils sont le
moteur de notre vie. En d'autres mots, c'est à partir de ces
deux plaisirs que l'on puise notre motivation à agir.
Ils sont de base parce que leur présence est un pré requis
nous permettant de pouvoir avoir accès aux autres plaisirs de la
vie. Manger nous donne non seulement de l'énergie sous forme de
calories, mais aussi une énergie psychologique par le plaisir
qui y est associée.
Pour ce qui est de l'affection, elle sert d'encrage qui nous
rattache à la vie. Le plaisir de l'affection nous donne la
sensation d'être vivant(e), il crée un lien social essentiel
pour avoir le sentiment que l'on a une valeur comme personne
humaine. L'affection nous aide grandement à acquérir une bonne
estime de soi.
Les besoins physiques passent avant ceux qui sont
psychologiques parce qu'ils sont essentiels à notre survie.
C'est la raison pour laquelle le plaisir de manger constitue la
pierre angulaire pour le maintien d'une bonne santé mentale.
Celui qui arrive en deuxième est celui du plaisir de l'affection
pour notre survie morale.
Ainsi, une personne qui perd le plaisir de manger, perd, au
même moment sa capacité de s'abandonner au plaisir de
l'affection. En effet, dans cette situation, l'organisme
concentre ses énergies à essayer de survivre. Le tonus du
sympathique est élevé et le corps en état de panique.
D'ailleurs, c'est la souffrance de la faim qui nous fait faire le
plus d'anxiété, parce que manger est essentiel à notre survie.
Une anxiété qui nous paralyse et prend toute notre énergie
nous empêchant de penser à autres choses que de manger.
C'est quand on a accès à ces deux plaisirs de base que l'on
peut se réaliser dans la vie et dire que l'on est heureux (se).
En d'autres mots, que l'on peut profiter de la vie au maximum et
être optimiste. Profiter de la vie, c'est prendre plaisir à
tout tel que: à admirer la beauté de la nature, à jouer avec
nos enfants, à travailler, à regarder un film ou d'écouter de
la musique, à prendre une marche ou à faire du vélo, à
sociabiliser, autant aux températures froides que chaudes, etc.
Maintenir le contact avec le plaisir
Dans la cinétique de la santé mentale, une fois que l'on a
appliqué une force en répondant au besoin de manger et
d'échanger de l'affection, on obtient une énergie ou un élan
qu'il nous faut maintenir ou entretenir. Maintenir le contact
avec le plaisir signifie rechercher le plaisir dans tout, penser
au plaisir constamment, mettre comme priorité dans sa vie le
plaisir sur toutes ses formes et finalement vivre pour le plaisir
de vivre.
Les 3 caractéristiques de ce comportement
1- Le conditionnement au plaisir par anticipation du plaisir
Être en contact avec le plaisir nous permet d'aborder la
souffrance comme une expérience constructive et positive.
Prenons par exemple la souffrance de la faim: dans le cas où on
est en contact avec le plaisir, lorsque celle-ci survient, on
commence toute suite à penser au plaisir que l'on aura à manger
un bon repas. Le résultat de cela, même si cela vous semble
paradoxal, est que l'on va prendre plaisir à la souffrance! On
souffre physiquement et on a du plaisir en même temps grâce au
phénomène du conditionnement opérant (Pavlov). Donc au moment
où la sensation de la faim survient, elle nous fait penser au
plaisir de manger.
Souffrir de la faim est associé au plaisir de manger
seulement si à chaque fois que l'on ressentait la faim, on
s'abandonnait au plaisir de manger par la suite. Ainsi, par
conditionnement, la souffrance de la faim par anticipation nous
fait avoir du plaisir à penser au plaisir que l'on va avoir à
manger.
La souffrance associée à un plaisir anticipé est beaucoup
moins une source d'anxiété. Elle se vit de manière sereine. De
plus, le plaisir de penser au plaisir anticipé durant un moment
de souffrance contribue à faire baisser l'anxiété. Car on ne
craint pas de souffrir à cause de ce phénomène. La peur de
souffrir caractérise la personne qui a perdu le contact avec le
plaisir. Maintenir le contact avec le plaisir, c'est être dans
l'esprit du plaisir même dans nos moments de souffrance.
Être en contact avec le plaisir va encore plus loin. Ainsi,
le plaisir de penser au plaisir anticipé durant un moment de
souffrance nous amène non seulement à ne pas craindre la
souffrance mais à prendre plaisir à la souffrance, comme je
disais plus haut. On désire autant vivre un moment de souffrance
qu'un moment de plaisir. C'est alors que l'on atteint un état de
béatitude, un état second de sagesse. On immortalise l'instant
présent qui nous semble durer une éternité.
Comme maintenir le contact avec le plaisir, c'est penser
constamment aux plaisirs passés et à venir, le plaisir devient
la trame de fond de nos pensées et nos actions. Chaque instant
de notre vie doit être associé à du plaisir réel ou imaginé.
Ainsi, si vous êtes prise à faire un travail que vous
n'aimez pas faire, faites-le en pensant à quelque chose de
plaisant comme manger ou faire l'amour. Et ainsi les choses les
moins plaisantes à faire seront associées par conditionnement
à quelque chose de plaisant grâce à votre imaginaire. Vous
aurez même hâte de les faire.
2- Présence d'un lien entre les plaisirs
Un lien qui contribue, dans la cinétique de la santé mentale,
à créer une énergie qui nous aide à nous motiver, à agir et
à entretenir la passion. Ce lien est conscient et inconscient.
Consciemment, pendant que l'on vit un plaisir on pense aux
autres plaisirs que l'on a habituellement au cours d'une
journée. Quand on vit un moment de plaisir, le fait de penser à
un autre plaisir que l'on sait que l'on aura plus tard, rajoute
au plaisir du moment. Par conséquent, plus de plaisir signifie
moins d'anxiété.
Inconsciemment, ce lien entre les plaisirs implique que
ceux-ci sont acquis, qu'ils sont là pour rester, on n'a pas à
avoir peur, ils reviendront toujours. Notre corps vit donc ainsi
un sentiment de sécurité face à la disponibilité de nos
plaisirs. Finalement, ce constat inconscient fait baisser le
niveau d'anxiété.
3- Superposition des plaisirs
Un ou deux plaisirs peuvent se superposer sur un autre. On
peut vivre plusieurs plaisirs en même temps parce que l'on peut
répondre à plusieurs besoins à la fois. Cela crée une
énergie qui nous fait rouler de plaisir.
Introduction
L'obsession de la minceur constitue un symptôme d'une santé
mentale déficiente. En effet, au départ, s'inquiéter de la
normalité de son corps signifie faire de l'anxiété. Le désir
d'avoir un corps acceptable socialement sous-entend la peur
d'être rejeté.
Donc, juste par le fait de douter de votre beauté physique,
de ne pas aimer votre corps, de trouver que vous n'êtes pas
désirable sexuellement ou de vous résignez à accepter le
jugement social sur l'aspect de votre corps en vous traitant de
grosse ("je suis une grosse et c'est comme ça une pas
belle") cela vous fait faire de l'anxiété et donc
contribue à la baisse de votre niveau de santé mentale.
Les régimes amaigrissants, les restrictions alimentaires et
les exercices physiques forcés font baisser considérablement le
niveau de santé mentale d'une femme. Et cela constitue la
principale raison pour laquelle la femme doit absolument
apprendre à apprécier son corps comme il est au lieu de vouloir
le changer.
Comme une personne ne peut être en bonne santé physique si
elle n'est pas au préalable en bonne santé mentale, l'on
conçoit mieux ici l'absurdité de l'argument "Santé
Minceur" des gens qui veulent vous faire maigrir.
Avant de prendre une décision sur votre santé physique ou
sur d'autres aspects de votre vie, vous devez en premier lieu
évaluer les conséquences possibles sur votre santé mentale.
Le désir de perdre du poids et l'anxiété
De l'anxiété du départ causé par une faible estime de
soi, voici les autres facteurs contribuant à augmenter
l'anxiété et donc qui font baisser le niveau de santé mentale
de la femme qui désire perdre du poids:
Chronologiquement, étape par étape ce qui fait faire de
l'anxiété:
1re étape: La période de décision de commencer un régime:
a) L'anxiété monte avec le doute:
La motivation à vouloir perdre du poids implique une
insatisfaction, un doute sur la normalité de son corps, un
sentiment d'être mal dans sa peau et inadéquate.
L'incapacité à aimer son corps implique un sentiment
d'insécurité en relation avec un doute sur la valeur qu'a la
femme comme personne humaine. S'aimer veut dire avoir du plaisir
à vivre avec soi-même, être heureuse de vivre, être joyeuse,
être motivée, être optimiste, être curieuse, être en
continuel état d'émerveillement et être passionnée.
Avoir du plaisir avec soi-même sous-entend une souffrance
morale au préalable. Cette souffrance morale provient de notre
besoin d'avoir le sentiment d'être et d'avoir une place dans ce
monde-ci. En d'autres mots, que vous avez une valeur comme
personne humaine.
Cette sensation d'avoir une valeur, nous est inculquée par
nos parents, par l'amour, l'affection et l'attention qu'ils nous
ont donné. Inconsciemment, avoir la sensation d'avoir été
aimée par nos parents nous donne une raison intrinsèque de
vivre. C'est ce qui correspond au besoin psychologique de base
d'avoir un lien social.
Une femme qui ne se trouve pas belle signifie qu'elle
considère qu'elle n'a pas assez de valeur pour être aimée et
désirée par un homme. Cela correspond à faire de l'anxiété
en relation avec le besoin de base psychologique qui est d'avoir
un lien social et affectif. Une peur de perdre ou de ne pas
obtenir un lien affectif avec un homme. D'ailleurs, refuser
l'amour, c'est faire abstraction de sa valeur. Comment une femme
peut-elle s'accorder une valeur si elle prétend qu'aucun homme
ne pourrait l'aimer ?
L'estime de soi se renforcit avec la qualité de nos liens
sociaux. L'estime de soi constitue une évaluation de
l'importance que l'on a pour les personnes qui nous entourent et
l'importance qu'on leur accorde. L'estime de soi nous aide à
être sécurisés socialement. Donc, une bonne estime de soi
contribue à la baisse de l'anxiété.
Une femme qui désire maigrir le fait parce qu'elle est
insécure face à ses liens sociaux existants ou en devenir.
C'est la faible estime d'elle-même qui amène la femme à
vouloir perdre du poids dans le but de faire diminuer sa
souffrance morale. Elle pense que, si elle se conforme à la
norme, elle pourra mieux être acceptée et considérée par son
entourage et par la société. Elle recherche à obtenir une
place dans la société, place qu'elle n'aura jamais en fin de
compte.
La femme obtiendra une considération seulement si elle se
soumet à la norme esthétique. Une considération temporaire et
renouvelable, si elle fait la preuve qu'elle n'a pas repris le
poids perdu. La soumission, dans tous les cas, ne permet pas de
combler le besoin d'avoir un lien social. En effet, après voir
perdu du poids, la femme ne se sentira pas plus sécuriser sur sa
valeur comme personne.
Pour combler son besoin d'un lien social, la femme doit
prendre conscience de sa valeur et rechercher la présence de
personnes qui seront en capacité de reconnaître sa valeur. La
principale qualité d'une personne sociable, c'est de pouvoir
reconnaître et apprécier la valeur des autres. La personne qui
juge, qui vous dit vous êtes dont bien "grosse" et que
vous devriez faire ceci et cela est une personne antisociale. Le
genre de personne que vous devez éviter à tout prix.
b) L'anxiété monte avec le fait d'envisager une perte
émotive:
Le niveau d'anxiété augmente juste par le fait de vous dire
"demain je vais commencer ma diète". Envisager une
période de privation implique de subir les conséquences d'une
perte émotive. Le fait qu'une femme pense qu'elle devra renoncer
aux plaisirs de la table pour une période de temps lui engendre
de l'anxiété consciemment et inconsciemment.
2e étape: En période de régime:
Là, c'est l'enfer qui commence. L'anxiété monte très
rapidement.
c) L'anxiété monte avec le changement des habitudes
alimentaires
Ce changement réside en un renoncement de manger les aliments
en termes de type et de quantité qui vous procuraient du
plaisir. Ce qui résulte en une coupure automatique avec le
plaisir de manger. Et cela correspond à ce qu'est une perte
émotive. Comme manger constitue un besoin de base, cette perte
émotive ne peut qu'être très importante, sérieuse et
dramatique. L'anxiété qui s'y rattache est responsable de 60%
du totale de l'augmentation de l'anxiété causée par un régime
amaigrissant.
Cette coupure avec le plaisir de manger empêche la femme
d'avoir pleinement accès aux autres plaisirs la vie. C'est une
coupure avec le plaisir en général. Ce phénomène explique la
gravité de la baisse du niveau de santé qu'une diète
amaigrissante cause.
d) L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité
d'un besoin à long terme:
Comme la peur de la non disponibilité à long terme de la
nourriture se déroule au niveau du conscient, la femme sait
consciemment qu'elle mange moins non pas parce qu'elle manque de
nourriture, mais à la suite d'une décision qu'elle a prise. La
peur ne vient donc pas de manquer de nourriture mais au fait de
savoir si elle sera capable de suivre sa diète jusqu'au bout
sans succomber à la tentation. En d'autres mots, si elle va
être capable de supporter la souffrance jusqu'à l'objectif du
nombre de livres qu'elle s'est mise comme objectif d'atteindre.
Cette peur se rapporte à de l'anxiété de performance.
e) L'anxiété monte avec la peur de la non disponibilité
d'un besoin à court terme:
La peur de la non disponibilité d'un besoin à court terme de
la nourriture se déroule au niveau de l'inconscient. C'est la
raison pour laquelle ce facteur constitue la deuxième plus
importante source d'anxiété (20% du total) après celui de la
perte émotive.
L'organisme a peur de ne pas obtenir la quantité de
nourriture dont il a besoin. Il devient perturbé parce que ses
cycles souffrance/plaisir sont déphasés. Comme habituellement
ou en temps normal, le besoin de manger survenait régulièrement
à heure fixe parce que la femme avait habitué son corps à ce
que son besoin de nourriture soit toujours comblé adéquatement
à heure fixe, en période de régime, la sensation de la faim
survient fréquemment et jamais à la même heure de la journée.
Par conséquent, le corps ne sait plus à quoi s'en tenir et
se met sur la défensive en augmentant le tonus du sympathique.
Donc, l'anxiété monte considérablement par le fait que
l'organisme est en état de survie permanent.
f) L'anxiété monte avec la peur de la non satisfaction du
besoin:
La peur de la non satisfaction du besoin de nourriture se
déroule au niveau de l'inconscient aussi. Après un repas faible
en calories, l'organisme a peur du retour rapide de la souffrance
de la faim.
g) L'anxiété monte avec l'augmentation du temps passé en
état de souffrance:
Avec la privation de nourriture, la femme vit de moins en
moins des moments de plaisir au cours d'une journée et les
plaisirs qu'elle a sont moins intenses. Ce déficit en plaisir
crée de l'anxiété.
h) L'anxiété monte avec la peur de
reprendre le poids perdu:
Un désordre alimentaire est la conséquence de la
peur de reprendre le poids perdu. Peur qui pousse la femme en
restriction alimentaire. Peur qui, aussi, contribue à lui faire
perdre le contact avec le plaisir de manger.
L'action de manger dans cette situation devient plus une
source de souffrance qu'autre chose. Ainsi, quand la femme a
faim, elle pense à ce qu'elle devra éviter de manger pour
éviter de prendre du poids au lieu de penser au plaisir associé
à la nourriture. Alors, la souffrance de la faim par
conditionnement s'associe à une autre souffrance. La faim
devient doublement souffrante. L'anxiété monte de manière
équivalente avec la monter de souffrance.
De plus, en désordre alimentaire, la femme vit un conflit
intérieur énorme qui la place dans une situation sans issue. Un
conflit entre deux sources d'anxiété antagonistes. La femme qui
surveille son poids engendre une source artificielle d'anxiété
provenant de sa peur de devenir grosse, de ré-engraisser, sa
peur de revenir dans un corps qu'elle n'aimait pas, sa peur de
revivre les jugements négatifs des autres sur l'aspect de son
corps, sa peur de se refaire traiter de grosse, d'incapable, sans
fierté qui se laisse aller. Cette peur entre en conflit avec la
source d'anxiété réelle et naturelle provenant de la non
satisfaction du besoin physique de manger.
Ainsi, quand elle mange cela lui fait faire de l'anxiété et
si elle ne mange pas la souffrance de la faim lui fait faire
aussi de l'anxiété. Cela fait que son niveau d'anxiété ne
redescend jamais d'où la coupure avec le plaisir. C'est ce
conflit entre ces deux sources d'anxiété qui rend la vie d'une
femme infernale.
Cette source d'anxiété artificielle de la peur de reprendre
le poids perdu découle du besoin psychologique de base d'avoir
un lien social. Avec cette peur, on revient au point de départ
soit à la motivation première à vouloir perdre du poids.
Motivation à vouloir se conformer à la norme minceur/beauté
afin pense-t-elle obtenir reconnaissance et considération
d'autrui. Éléments nécessaires à la formation d'un lien
social.
La société exerce une manipulation sous forme de chantage.
Si la femme ne se soumet pas à faire quelque chose pour perdre
du poids, elle sera rejetée. En d'autres mots, on utilise le
besoin d'être reconnu et d'avoir une place dans la société
pour contrôler les femmes et les tenir à leur place.
Nous vivons donc dans une société barbare et violente. Une
violence non pas physique mais morale. La soumission à la norme
beauté/minceur constitue une torture psychologique intense et
subtile en même temps. Rite barbare qui se compare à l'excision
du clitoris dans le monde musulman et l'enrobage des pieds de
fillettes en Chine.
Un taux élevé d'anxiété :
- rends la femme plus irritable, moins patiente et impulsive
dans ses relations avec ses proches et son entourage;
- lui fait perdre sa libido et la prive du même coups de
contact affectif;
- provoque des états dépressifs plus fréquents;
- lui fait vivre des hauts et des bas très prononcés au
niveau du moral;
- fait baisser sa capacité de se concentrer;
- fait baisser son efficacité au travail;
- elle perd sa motivation;
- lui inflige plusieurs maladies psychosomatiques telles que
la constipation, le mal de tête, nervosité, etc.;
- affaiblie son système immunitaire.
Un niveau de santé bas implique une diminution de sa qualité
de vie et de ses performances. Moins d'énergie signifie moins
performante à réaliser ses différentes tâches, moins sociable
et moins performante à jouir de la vie pleinement.
La femme en contrôle du poids de son corps perd son temps.
Elle laisse défiler sa vie sous ses pieds. Elle laisse passer
des moments de bonheur qu'elle aurait pu vivre et qui donnent un
sens à la vie. Un jour sans vivre un moment de plaisir est une
journée perdue.
La vie est tellement courte que chaque seconde compte. Pour
jouir de la vie, il faut vivre chaque instant intensément comme
si cela était le dernier que l'on allait vivre. Il faut donc se
concentrer à rechercher tout ce qui nous procure du plaisir et
éviter tout ce qui nous fait faire de l'anxiété inutilement.
a) Par son rôle pour la survie: le tissu adipeux en étant une
réserve d'énergie et en régularisant le taux de sucre dans le
sang pour répondre au besoin en énergie du cerveau entre
autres, contribue à faire baisser l'anxiété inconsciemment.
b) Par son rôle de protection et de facilitateur de la
sociabilité: un corps tout en rondeurs envoi un message de paix
et de douceur qui fait baisser l'agressivité des gens, les
calmes, les sécurise et favorise le contact social, il contribue
à faire baisser l'anxiété consciemment.
"C") Par son rôle essentiel dans l'affection : le
plaisir qui en découle contribue à faire baisser l'anxiété.
Le plaisir que la femme retire de son corps lui permet de se
sentir bien dans sa peau et heureuse. Être bien dans sa peau,
c'est être en santé mentale.
© Copyright Les Éditions de la Femme 1998 Tous droits
réservés
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