Le body-positive est-il mort ?
RTL publié le 16/04/2025

Québec sous pression pour rembourser les médicaments amaigrissants
Journal Le Devoir publié le 15/04/2025

Le body-positive est-il mort ? La mode des formes est-elle déjà révolue ?

Des groupes de pression associés aux compagnies pharmaceutiques qui vendent les médicaments amaigrissants, comme Ozempic et Wegovy, multiplient les efforts pour convaincre le gouvernement du Québec de rembourser leurs produits dès cette année.

Elle a souligné que Parlons Obésité dépasse les mots : il s'agit de construire un mouvement et de donner une voix à une communauté fondée sur le bien-être, la compassion, l'amour et la confiance en soi.

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Sujet: Le lapin sort du sac

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Le body-positive est-il mort ?

LE MONDE EN MARCHE - Les mannequins grande taille ne font plus recette

Le body-positive est-il mort ? La mode des formes est-elle déjà révolue ? Ces questions sont soulevées par un article publié le 15 avril 2025 dans le journal britannique The Guardian, avec le témoignage d'une mannequin grande taille, Skye Standley. En 2021, elle était considérée comme une étoile montante des podiums pour l'industrie de la mode, remarquée pour ses formes, certes, mais aussi pour son style : cheveux roux, taches de rousseur, peau mate et poitrine assumée.

Elle était le parfait symbole d'une nouvelle ère dans la mode, celle des hanches larges, des fesses rebondies et, oui, des bourrelets, qui ne sont plus considérés comme disgracieux ou comme un problème à régler avec un régime. Le mouvement de société body-positive, bannit la maigreur et célèbre avec générosité l'imperfection.

Des médicaments amaigrissants pointés du doigt

Surfant sur cette vague, Skye Standley enchaîne alors les gros contrats pour des publicités et défilés avec des marques comme Adidas, Dolce & Gabbana, ou encore la marque de lingerie de la chanteuse américaine Rihanna, "Savage pour Fenty". Skye, elle, fait partie des modèles "PLUS SIZE", grande taille, les plus côtés, comme Ashley Graham, mondialement connue.

Cependant, quatre ans plus tard, en 2025, sa vie a bien changé. La jeune femme quitte son agence de mannequins, contrainte après avoir travaillé seulement deux ou trois fois ces derniers mois. Elle a dû se rendre à l'évidence : ses formes ne font plus recette.

Selon elle, la faute revient à l'Ozempic, un médicament pour les diabétiques, utilisé par les influenceuses sur les réseaux sociaux pour perdre du poids. Il a comme effet secondaire de couper la faim, et son usage est largement détourné. La faute revient aussi, selon Skye, aux traitements dits révolutionnaires contre l'obésité, comme le WEGOVY. Non pas qu'ils ne soignent pas les malades, bien sûr, pour certains, c'est nécessaire, mais ces médicaments participent, selon Skye Standley, à un retour en arrière de la norme acceptée du corps.

Un déclin de la tendance "body positive"

La top model dénonce aussi la chasse aux mouvements progressistes dans une Amérique trumpisée, en quête d'un retour au conservatisme. Son cas n'est pas isolé. D'autres mannequins montent au créneau. The Guardian a interrogé plusieurs top-modèles grande taille pour tenter de chiffrer le phénomène. À New York, on comptait 70 tops rondes il y a deux ans. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 23.

Face à ce revirement, ces femmes font même des régimes. Les tailles 44 sont redevenues des 40. On ne parle plus de grande taille, mais de "mid size", de taille moyenne. Je vous rappelle que c'est la taille d'une majorité de femmes en France, donc on a déjà vu plus gros.

En fait, c'est un retour au style filiforme des années 90, porté par des mannequins comme Kate Moss ou Carla Bruni. D'ailleurs, Skye Standley le déplore : "la grossophobie n'a jamais disparu". La haine en ligne progresse même à nouveau comme avant 2016, au vu des messages qu'elle reçoit sur les réseaux sociaux. En somme "Cachez donc ce bourrelet que je ne saurais voir".


Québec sous pression pour rembourser les médicaments amaigrissants

Des groupes de pression associés aux compagnies pharmaceutiques qui vendent les médicaments amaigrissants, comme Ozempic et Wegovy, multiplient les efforts pour convaincre le gouvernement du Québec de rembourser leurs produits dès cette année.

La semaine dernière, un organisme du nom de Parlons obésité (PO) lançait un « appel urgent à l'action ». Le gouvernement du Québec fait preuve « d'immobilisme à reconnaître l'obésité comme une maladie », affirme-t-il en réclamant de « réelles possibilités de remboursement public d'options thérapeutiques médicamenteuses au Québec ».

À l'heure actuelle, les médicaments à base de sémaglutide sont seulement remboursés par la Régie de l'assurance maladie du Québec (RAMQ) pour les patients souffrant du diabète de type 2.

PO, une organisation sans but lucratif, est financée, au moins en partie, par les compagnies pharmaceutiques Novo Nordisk, Bausch, Boehringer Ingelheim et Eli Lilly, qui produisent Ozempic, Wegovy et d'autres médicaments à base de sémaglutide ou du même genre, comme le Mounjaro ou le Contrave.

En entrevue, la conseillère médicale de l'organisme, la pédiatre Julie St-Pierre, dit que les pharmaceutiques n'ont aucun « droit de regard » sur les messages véhiculés par l'organisme et sont des partenaires parmi d'autres.

Pour définir sa campagne d'opinion, PO avait convié à une rencontre en décembre des experts de tous les domaines y compris plusieurs médecins, dont l'ancien ministre de la Santé Yves Bolduc, et des lobbyistes, comme l'ancien conseiller de François Legault Pascal Mailhot, aujourd'hui vice-président de la firme de relations publiques TACT. Le rapport rendu public la semaine dernière résume leur plan de match.

Dans le document, PO ne plaide pas seulement pour l'accès aux médicaments, mais pour une reconnaissance globale des problèmes liés à l'obésité. La nécessité d'inclure les injections dans la liste des produits remboursés de la RAMQ est toutefois très claire.

Son objectif est « que le gouvernement du Québec reconnaisse la maladie de l'obésité et rehausse l'accès aux traitements Québec dès 2025 ».

Un enjeu financier

En plus de la campagne Parlons obésité, les pharmaceutiques multiplient les démarches derrière les portes closes. L'entreprise danoise Novo Nordisk (Ozempic, Wegovy) a plusieurs mandats actifs au registre des lobbyistes du Québec en lien avec le dossier. Ses lobbyistes maison font pression sur le gouvernement pour « la reconnaissance de l'obésité en tant que maladie chronique » et la création d'un « partenariat phare multisectoriel » pour « réduire l'impact sociétal des maladies chroniques et de l'obésité ».

Un autre lobbyiste de la firme Hill & Knowlton a aussi été mandaté pour les convaincre « d'éliminer l'exclusion visant les médicaments aidant à traiter l'obésité ». La compagnie Bausch qui commercialise le Contrave a aussi un lobbyiste de TACT d'inscrit pour convaincre les décideurs de faire en sorte que les traitements de l'obésité ne soient plus exclus du régime public.

Au Québec, c'est l'Institut national d'excellence en santé et en services sociaux (INESSS) qui évalue quels médicaments sont remboursés ou pas. Il en fait ensuite la recommandation au ministre de la Santé. L'automne dernier, l'INESSS a proposé au ministre de la Santé, Christian Dubé, de lancer un projet-pilote sur le recours à ces médicaments. Un projet qui n'a pas encore eu de suites à ce jour, selon nos informations.

Les appels à rembourser les médicaments amaigrissants ne datent pas d'hier, mais se sont intensifiés depuis deux ans. En octobre, les représentants de PO et l'opposition libérale ont tenu un point de presse conjoint au Parlement, pour réclamer que l'obésité soit reconnue comme une maladie et que le médicament soit remboursé. Ce que le ministre de la Santé a refusé.

On est déjà en train de créer des classes sociales en termes de remboursement de la médication au Québec

- Dre Julie St-Pierre

Au-delà du débat médical sur la question, l'enjeu est financier. Le ministre Dubé est réticent à élargir l'accès à cause des coûts très élevés du médicament. Dans le cas de Wegovy et Ozempic, par exemple, le coût de l'injection mensuelle est de 460 $ et elle est, en principe, prescrite à vie.

D'emblée, des organisations qui le remboursent actuellement cherchent à s'en décharger. En février, un des grands syndicats du milieu de la santé au Québec, l'Association du personnel professionnel et technique, annonçait que son régime d'assurances collectives ne rembourserait plus le Wegovy parce que ça lui coûtait trop cher, rapportait Radio-Canada.

PO fait valoir que les coûts de ces médicaments seraient en partie annulés par la réduction des coûts liés à l'obésité. « Chaque réduction de 1 % de la prévalence de l'obésité entraînerait des gains fiscaux nets d'environ 230 millions de dollars chaque année », avance-t-elle.

La Dre St-Pierre ajoute que « les prix vont chuter » et que « d'ici deux ans », des versions génériques vont faire leur arrivée sur le marché.

Dans le rapport dévoilé la semaine dernière, PO suggère de « commencer » par réclamer l'accès au médicament aux « citoyens les plus vulnérables » comme les gens qui sont en attente d'un cancer ou d'une greffe d'organe par exemple », explique la Dre St-Pierre.

De plus en plus populaire

En attendant, ces médicaments gagnent en popularité. À la télévision, les campagnes de publicité des pharmaceutiques sont omniprésentes et elles mettent désormais en vedette des acteurs et actrices québécois, comme celle qui joue le rôle de la chef des infirmières dans la populaire série Stat.

Étant donné que la réglementation est plus sévère qu'aux États-Unis par exemple, le lien entre le médicament et la perte de poids n'est pas explicite dans les publicités. Pour Wegovy, on se contente d'associer la pilule à la joie ; pour Ozempic, on suggère « de demander » à son médecin.

Or, pour ceux qui le demandent et l'obtiennent, la facture est élevée. Ce qui fait dire à la Dre Julie St-Pierre qu'on crée de nouvelles inégalités. « On est déjà en train de créer des classes sociales en termes de remboursement de la médication au Québec », dit-elle.

« Moi, je m'en fous pas mal des lobbies et des compagnies pharmaceutiques. Ce que je peux vous dire, c'est que je trouve ça assez crève-c½ur de sacrifier des gens qui sont très malades et de leur dire qu'il n'y a rien à faire. »

Mon commentaire

Là, je suis d'accord le mouvement du body-positive est mort. Après 32 ans d'activisme pour la promotion de la beauté des rondeurs féminines, je me sens complètement et de plus en plus isolé à défendre cette cause. Il ne se passe plus rien au Québec. Ce sujet n'intéresse plus les médias traditionnels et les femmes gardent le silence.

Mon concours de beauté est à l'agonie. Pendant ce temps, le 2 octobre 2024 il y a eu le lancement du chapitre francophone de l'organisme Obesity Matters / « Parlons obésité ». En novembre, ils ont lancé une pétition pour que le gouvernement du Québec reconnaisse l'obésité comme une maladie chronique, appuyée par un député du parti libéral Enrico Ciccone.

Cette organisme va dans la continuité de ceux qui faisaient la guerre contre l'obésité il y a 20 ans. Des intégristes anti-obésité/malbouffe qui essaient de renouveler leur message en tenant compte du discours de ceux qui luttes contre la grossophobie. En d'autres mots, un organisme grossophobe qui utilise des gants blancs pour dire le même message.

Exemple dans un passage de leur site web :

« Elle a souligné que Parlons Obésité dépasse les mots : il s'agit de construire un mouvement et de donner une voix à une communauté fondée sur le bien-être, la compassion, l'amour et la confiance en soi.»

Depuis quand des grossophobes peuvent avoir de la compassion pour les gros ?

Une bande d'hypocrites soutenue par l'industrie pharmaceutique pour exploiter les complexes de femmes au sujet de leurs bourrelets. En effet, 90% des personnes qui veulent perdre du poids sont des femmes. Ce n'est pas nouveau que la guerre contre l'obésité est financée par l'industrie pharmaceutique.

J'ai contacté Québec Solidaire pour qu'il appuie une pétition pour qu'il y ait un registre bariatrique, aucune nouvelle. Les gros sont ignorés, On les utilise pour les mauvaises raisons.

Il y a des femmes qui s'avancent publiquement pour parler de grossophobie. Mais, celles-ci seront bâillonnées par cet organisme. On leur dira qu'elles glorifient l'obésité (la maladie).

Ils prétendent agir avec compassion. Donc, tous les gros n'ont qu'à se mettre à genoux devant eux et les laisser faire avec l'histoire de grossophobie, ils vont s'en occuper.

Grâce aux médicaments contre l'obésité, il n'y aura bientôt plus de femme ronde, à quoi bon de parler des femmes rondes qui sont bien dans leur peau.

La guerre contre l'obésité a encore une réputation d'être crédible malgré leurs exagérations éhontées et leur lien avec l'industrie pharmaceutique. Puis la lutte contre la grossophobie perd de son intérêt parce qu'elle n'est pas soutenue par un organisme officiellement reconnu.

Vouloir faire reconnaître l'obésité comme une maladie chronique est une tentative grossophobe. En partant, cela discrédite cet organisme.

Le message qui encourage les femmes à apprécier leur corps tel qu'il est ne semble plus passer.

La chirurgie bariatrique est un scandale médical qui devrait être dénoncé haut et fort par les femmes. Rien!

Les femmes sont dominées par l'argent et le discours dominant de la santé publique anti-obésité. Elles sont tenues au silence.

Quoi faire contre un tel organisme de lobbying aussi puissant? Il va annuler tout les efforts que les femmes ont faits pour se sortir de l'obsession de la minceur avec le mouvement du body positive.

Il faut s'unir, il faut se solidariser. Cela prend une structure. Les influenceuses sur internet ce n'est pas suffisant pour faire des pressions pour se faire écouter.

Ainsi, relançons ma fondation Belles Rondeurs. J'ai besoin de former un conseil d'administration officiel. Ce que je n'ai jamais réussi à faire depuis sa création en mai 2006.

Ce n'est pas en attendant que les biens placés de la société m'accordent de la crédibilité pour que vous vous décidiez d'embarquer dans mon projet fou de valoriser les rondeurs féminines. Arrête d'être des victimes isolées dans une société grossophobe, impliquez-vous.

Engagez-vous à devenir administrateur(trice) de ma fondation.

Informations supplémentaires

L'histoire:

Le body-positive est-il mort ?

What happened to body positivity? - podcast

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