En moins de 30 ans, le taux d'obésité a triplé au Canada
Metro Montréal Actualité, vendredi 18 juillet 2014, p. 12

aile droite religieuse

Sujet:L'étiquetage moralisateur

On peut y lire:

Ce sont des statistiques qui font peur. Selon la dernière étude réalisée par Dr L. K. Twells de l'université Memorials de St. John's, 21 % des Canadiens seront obèses en 2019. Les chercheurs ont émis une mise en garde sur le pourcentage réel, car ces données ont été compilées à partir de réponses fournies par des individus. Et les gens ont souvent tendance à sous-évaluer leur taille et leur poids.

On pourrait donc plutôt se retrouver avec une moyenne d'un Canadien sur quatre dans cinq ans, soit une augmentation de l'obésité de 300 % en 30 ans. Viennent avec l'obésité des risques de diabète, de haute pression et de cancer coûtant annuellement de 4,6 G$ à 7,1 G$ à l'État. On attribue cette augmentation de l'obésité au manque d'exercices physiques, mais surtout à une alimentation trop riche en gras et surtout en sucre. C'est pour cette raison que le gouvernement fédéral, par sa ministre Rona Ambrose, a décidé d'obliger les fabricants alimentaires à mieux étiqueter leurs produits en ce qui a trait au sucre et aux portions.

Cette nouvelle annonce en a agréablement surpris plusieurs, d'autant plus qu'au printemps dernier, l'Organisation mondiale de la santé demandait aux gouvernements des pays industrialisés de mettre en place des mesures pour limiter la consommation de sucre à 10 % du nombre de calories ingérées par jour, pour ensuite la réduire à 5 %. Le gouvernement canadien a refusé d'obtempérer, de peur de nuire à l'industrie alimentaire. Il a préféré imposer une information claire et facilement compréhensible sur les emballages. Avec l'annonce de cette semaine, il aura préféré responsabiliser le consommateur en lui donnant les outils nécessaires pour réduire sa consommation de sucre plutôt que de réglementer l'industrie.

Bientôt finies les étiquettes indiquant de façon séparée les grammes de glucides, de sucre et de sucres ajoutés. Tout sera regroupé sous un même vocable : SUCRE. Le consommateur, qui lit de plus en plus les étiquettes pour connaître le contenu de ce qu'il mange, se retrouvera avec une information plus claire et pourra comparer les aliments qu'il achète. De plus, les portions par rapport aux calories seront réajustées. Finis les équivalents caloriques de 18 croustilles, alors qu'il nous est presque impossible de ne pas finir le sac au complet. L'apport calorique d'un contenu susceptible d'être ingéré sera énoncé de façon plus simple.

Cette politique s'inscrit dans la foulée d'un changement similaire aux États-Unis. L'harmonisation de l'étiquetage se fera donc de façon presque simultanée au Canada. L'industrie devra se plier aux exigences des deux pays. C'est un pas dans la bonne direction. Il ne restera plus qu'aux consommateurs à se discipliner. Mais ça, l'État ne peut pas le faire pour eux.

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

Mon commentaire

Le moralisateur a le sentiment de sauver le monde. Il croit posséder la vérité. En d'autres mots, le moralisateur ne se voit pas faire la morale. Il se voit comme un bon père de famille qui prodigue des conseils judicieux.

Affirmer, qu'il y aurait une augmentation de l'obésité de 300 % en 30 ans, est de la pure démagogie. Le moralisateur justifie ses opinions avec de l'invraisemblable. L'invraisemblable nourri sa passion au point tel qu'il se sent investi d'une mission divine.

Ce profil représente bien l'aile droite religieuse du parti conservateur du Canada dont Stephen Harper en est le chef et le premier ministre au Canada.

Ils veulent légiférer l'intimité des gens. Le changement de l'information nutritionnelle sur les étiquettes des aliments poursuit le même objectif que la création du projet de loi 33 qui a pour but d'abolir la prostitution. Cet objectif est d'essayer de changer le comportement des gens en leur faisant la morale.

Après l'arrêt de la cour suprême du mois de décembre dernier, la cour suprême a demandé de faire une nouvelle loi qui protégerait les travailleurs du sexe. Mais, ils ont décidé de faire le contraire. Ils ont choisi la répression pour décourager les femmes à faire de la prostitution.

Criminaliser les hommes qu'ils veulent se payer les services d'une prostitué, c'est criminaliser la souffrance masculine. La sexualité et l'acte de manger font partie de l'intimité humaine et celle-ci ne peut pas être gérée par une loi.

Les intégristes anti-obésité/malbouffe ont lancé une guerre à finir contre le sucre. Le sucre, serait l'oeuvre du démon. Évidemment, le démon veut que nous devenions tous obèses.

Ils ont préparé le terrain en affirmant que le sucre est toxique. Ainsi, ils se disent que les femmes en voyant sur l'étiquette la quantité de sucre et le nombre de caloriques, elles vont tellement avoir peur qu'elles n'achèteront pas l'aliment en question.

On veut décourager les femmes à manger des aliments riches en calories.

Le message, sous-entendue de l'information nutritionnelle placée sur les étiquettes, est alors si tu achètes cet aliment:

Tu n'as pas honte, tu vas engraisser, tu vas devenir obèse, tu vas contribuer à l'épidémie d'obésité.

Si tu achètes cet aliment:
C'est que tu ne tiens pas à ta santé, c'est que tu veux te rendre malade, c'est que tu veux devenir laide, c'est que tu veux passer pour une femme qui ne fait pas attention à elle, qui se laisse aller à la gourmandise, qui n'a pas de volonté et qui n'a pas d'amour-propre.

En fait, il n'y a pas d'aliment mauvais pour la santé et le sucre est essentiel pour se maintenir en bonne santé.

Le sucre nous fournit des calories (de l'énergie). Être en santé, ce n'est pas ne pas être obèse. Être en santé, c'est avoir suffisamment d'énergie pour passer à travers notre journée en étant motivé, actif, social, joyeux et dynamique. De plus, si on manque de calories notre organisme a moins de force pour combattre les maladies.

Ingérer des calories, c'est primordiale. Car, sans énergie, il n'y a pas de vie possible.

C'est une décision personnelle, c'est une liberté individuelle, c'est un droit de pouvoir choisir les aliments que l'on veut manger sans que l'on se fasse faire la morale par l'état. L'état n'a pas d'affaire dans l'assiette des gens point final.

Commentaire fait par José Breton

Complément d'informations:

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