L'estime de soi est-elle une marque de savon ?
Journal La presse, samedi 12 mars 2005 cahier actuel p.5


L'initiative de vraie beauté Dove

Sujet: La seule solution efficace 

On peut y lire:

Peut-être avez-vous vu cette publicité de Dove diffusé à la télévision et dans certaines salles de cinéma ? Au son d'une chanson d'Ariane Moffatt, on y voit plusieurs fillettes âgées d'une dizaine d'année dans des scènes de la vie quotidienne. Sur ces images de petites filles mignonnes et en santé, on peut lire ces surtitres : «Elle se trouve laide», «Elle n'aime pas son nez»,  «Elle aimerait être blonde» ...

Le genre de petite phrase assassines que presque toutes les filles se sont répétées au moins 100 fois dans leur vie. Les relations tordues entre la féminité et l'estime de soi ne datent pas d'hier...

On peut pas dire que la publicité a fait beaucoup pour l'estime de soi des femmes au cours des dernières années. En nous renvoyant sans cesse l'image de femmes lisses et parfaites, on nous fait sentir inadéquates.

Ironique qu'aujourd'hui, une publicité tente de mettre un peu de baume sur les blessures causées, en partie, par la publicité.

Les cyniques diront que la campagne de Dove ne vise qu'une chose : vendre du savon et des produits de beauté. Et ils auront en partie, raison. Doit-on pour autant la dénoncer ? Non. Car Dove - une marque à l'image plutôt « soft » qui a toujours fait la promotion d'une beauté saine et accessible - est allée plus loin que la simple campagne d'image de soi dont les profits seront distribués à deux organismes, le NEDIC, Centre national d'information sur les troubles de l'alimentation et l'ANEB, l'Association québécoise d'aide aux personnes souffrant d'anorexie nerveuse et de boulimie. Et c'est là que ça devient intéressant.

Sur son site Internet, Dove explique qu'«une grande estime de soi est au coeur de la beauté. Les femmes qui sont vraiment belles se sentent bien dans leur peau. Elles ne souffrent pas d'insécurité, elles ne se comparent pas aux autres, elles ne croient pas que les critiques des autres. Dove estime que chaque femme devrait se sentir belle et célébrer sa beauté».

Un message assez simpliste, je vous l'accorde. Mais dernière ce chapelet de bons sentiments se cachent des données assez déprimantes merci sur la façon dont se perçoivent les femmes.

En effet, selon une étude réalisée pour compte de Dove auprès de 3200 femmes dans le monde, seulement 2 % des répondantes disaient se trouver belles. C'est désolant.

D'autres études américaines suggèrent que l'insatisfaction à l'égard de l'image corporelle se manifeste très tôt chez les petites filles, dès l'âge de 9 ans. Et à 7 ans, bien des petites filles souhaiteraient déjà être plus minces... Bref, il y a du travail à faire.

Personne n'est assez naïf pour croire qu'un message publicitaire de quelques minutes est suffisant pour modifier des comportements ancrés aussi profondément dans l'esprit des jeunes filles et des femmes. Un problème d'estime de soi, ça ne se réglera jamais avec un pot de crème.

Mais la mise sur pied d'un fonds qui peut aider les filles victimes des troubles alimentaires, ça, c'est du concret.

En s'impliquant de façon, aussi directe dans la communauté, Dove rejoint la poignée d'entreprises (qu'on espère de plus en plus nombreuses) qui ont décidé de joindre l'acte à la parole.

Les entreprises ont toujours soigné leur image de bon citoyen. En donnant à des fonds de recherche pour le cancer, en commanditant des événements dont les profits étaient versés à des organismes de charité, etc.

Des initiatives comme celle de Dove poussent l'engagement plus loin. Au lieu d'être un simple bailleur de fonds qu'on sollicite une fois par année, l'entreprise devient un acteur qui s'implique, qui participe.

Dove fait-elle preuve de calcul avec sa nouvelle campagne de publicité? Essaie-t-elle de séduire une nouvelle génération de consommatrices plus soucieuse du comportement des entreprises qu'elles encouragent an achetant leurs produits ? Si oui, elle donne raison à Laure Waridel (l'auteure d'Acheter c'est voter) et à vous ceux qui croient que la consommation peut parfois être un outil de pression qui peut mener à des changements sociaux.

Sans être naïfs, on peut s'en réjouir.

Mon commentaire

Le seul moyen pour lutter contre l'obsession de la minceur et l'industrie de l'amaigrissement, c'est d'utiliser la voie économique. Car de toute façon, toute est une question d'argent aujourd'hui. Ainsi, si les médias accordent autant d'articles dans les journaux et de temps d'antenne pour la question de la lutte anti-obésité/malbouffe. C'est que, c'est payant de culpabiliser les femmes au sujet de leur apparence physique et de leur poids corporel.

Dans la situation, l'initiative de Dove vient donc, courtiser une clientèle d'une manière qui s'oppose à la stratégie de l'industrie de l'amaigrissement. Elle vient faire un certain contre-poids à cette toute puissante industrie du dénigrement de soi. En effet, celle-ci tire profit de la valeur beauté égale minceur inculquée à l'aide de la télévision, du cinéma et des revues de mode. Valeur qui a pour conséquence de complexer les femmes. Ainsi, les femmes défaites moralement deviennent des proies faciles pour les marchants de minceur.  

Les intégristes anti-obésité ont des millions en subvention pour forcer les médias à répéter constamment, qu'il y a une augmentation de l'obésité (ce qui n'est pas prouvé et improuvable), que l'espérance de vie va régresser à cause de l'obésité et qu'il faut éviter de manger de la malbouffe. Cela n'aide en rien les femmes. En effet, des millions de dollars pour les enfoncer plus profondément dans la dévalorisation de ce qu'elles sont. Et! Comment d'argent est dévolu pour aider les femmes à s'apprécier physiquement t'elle qu'elles sont ? 0 cenne.

Aux milliards de chiffres d'affaires de l'industrie de l'amaigrissement, il faut rajouter les milliards investis dans la production cinématographique et télévisuelle. Pour la raison qu'on y fait la promotion de l'idée que la beauté égale minceur. Par conséquent, il existe un lien pernicieux entre l'industrie de l'amaigrissement et les producteurs de télévision. En effet, ceux-ci n'engagent que des femmes minces et diffusent le message des intégristes anti-obésité comme ci cela était paroles d'évangile. 

Par déformation professionnelle, lorsque tu préfères sexuellement les femmes minces, tu as tendance à embarquer dans la dramatisation de l'obésité/malbouffe. Constatation faite, le système économique est contre les femmes. C'est comme une plaie d'Égypte toute cette histoire-là.

Par conséquent, le genre d'initiative qu'a pris Dove n'aura qu'une porté limité, parce qu'elle lui manque un aspect essentiel. Elle lui manque l'aspect culturel et artistique. Ainsi, tant et aussi longtemps qu'on ne verra pas plus de femmes rondelettes au cinéma et à la télévision, les femmes auront de la misère à croire qu'elles peuvent être belles et aimables. 

Conclusion, il faut que les entreprises privées, tel que Dove, financent la production de documents artistiques réalisée avec des femmes rondelettes. Ce qui permettrait d'offrir un choix aux femmes entre une culture pro-rondeurs ou une culture pro-minceur.

Commentaire fait par José Breton

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