s La santé est reléguée au second plan par des militants radicaux anti-grossophobie

Obésité:
"La santé est reléguée au second plan par des militants radicaux anti-grossophobie"

Marianne 28 février 2022

Maïwen Janovet, en traitant les militants contre la grossophobie de radicaux, le fait tout simplement pour les écraser et les ridiculiser.

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Sujet: Intellectualiser la haine

On peut y lire:

Entre les discriminations subies à cause de leur poids et les injonctions à « accepter leur corps », les personnes obèses se sentent prises en étau, dénonce Maïwen Janovet, présidente de l'association Obèses anonymes. Dans son viseur, des militants radicaux qui enferment ces personnes dans leur mal-être sous couvert de les défendre.

Sois fier de ton corps, et n'essaie surtout pas de le changer. Telle est en substance la pensée « positive » prônée par certains militants « adeptes du wokisme et des luttes intersectionnelles » que dénonce Maïwen Janovet, présidente de l'association Obèses anonymes et à la tête de la start-up Fedmind, qui propose une plateforme thérapeutique pour les personnes en surpoids.

Une étude réalisée fin janvier par cette plateforme révèle les préjugés de deux tiers des Français sondés sur l'obésité et l'importance des jugements portés par ceux qui prétendent défendre les personnes en surpoids. Ces derniers s'en prennent par exemple aux personnes qui « osent tenter de maigrir », jusqu'à affirmer qu'elles sont « grossophobes envers elles-mêmes ». Maïwen Janovet détaille ces injonctions contradictoires qui pèsent sur la vie des personnes obèses.

Marianne : Quels sont ces préjugés qui persistent sur l'obésité ?

Maïwen Janovet : Le plus gros préjugé est que l'obésité est une question de volonté. Ce préjugé traduit en filigrane cette croyance qu'on peut faire bouger les personnes qui souffrent d'obésité en les mettant face à cette réalité, comme s'ils n'étaient pas déjà informés de leur état. Il y a quand même une personne sur 5 qui pense que la discrimination des personnes en raison de leur surpoids va les aider - évidemment il n'en est rien...

D'un côté il y a ceux qui rejettent l'obésité, de l'autre ceux qui vont jusqu'à la célébrer, au point de critiquer les personnes qui tentent de perdre du poids. Selon vous ces militants radicaux font-ils autant de mal aux personnes obèses que les personnes qui les discriminent ?

Pas du tout - en tout cas dans une bien moindre mesure. On a avant tout voulu évoquer l'étau dans lequel se retrouvent les personnes obèses, coincées entre des injonctions contradictoires. D'un côté, on passe leur temps à leur dire « il faut absolument que tu maigrisses, fais attention... » et de l'autre côté, certains militants radicaux leur disent de ne surtout pas changer, sous couvert de body positivisme.

Le body positivisme est un mouvement dont notre start-up Fedmind se réclame. C'est l'idée qu'une approche plus positive de son corps apporte une envie de prendre soin de soi. « Je m'aime et donc je vais faire quelque chose qui va me faire du bien, ça va être un moteur ». L'objectif est d'éviter la situation abominable où les personnes se détestent. Si elles se dévalorisent, elles vont penser qu'elles ne méritent pas d'être en bonne santé et d'être heureuses et finir par se réfugier dans la nourriture et dans des comportements alimentaires déviants, prendre encore plus de poids, aggraver leur obésité et encore plus se détester. C'est un cercle vicieux.

« Certaines personnes n'osent pas dire qu'elles essaient de perdre du poids par peur d'être mises à l'écart de certains mouvements féministes »

Mais le body positivisme ne doit pas non plus permettre à ces militants puristes et radicaux de venir taper sur des personnes qui souffrent déjà pour leur dire ce qu'elles doivent faire ou les empêcher de s'afficher en train de perdre du poids.

Vous ressentez une autocensure de la part de personnes obèses face à ces militants ?

C'est ce qu'on a pu observer sur les réseaux sociaux. Certaines personnes n'osent pas dire qu'elles essaient de perdre du poids par peur d'être mises à l'écart de certains mouvements féministes radicaux. Heureusement ce n'est pas une majorité et ça n'arrive pas tout le temps.

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À vouloir faire le bien, il ne faut pas arriver dans l'extrême inverse. Les personnes qui souffrent d'obésité sont des victimes : il est bien plus important de taper sur l'industrie agroalimentaire, par exemple.

Vous dites que ces militantes radicales viennent de milieux plus aisés, où l'accès à une nourriture équilibrée et de qualité est justement plus facile. Il y a aussi dans ce militantisme un décalage de classe ?

Plusieurs études montrent que l'obésité est inversement proportionnelle à la classe sociale, avec une prédominance de l'obésité dans les classes populaires. La préoccupation des personnes issues de ce milieu est avant tout de vivre bien. « Leurs préoccupations sur l'obésité frisent l'idéologie »

Ce n'est pas le cas pour certains militants engagés contre la grossophobie, qui n'ont pas connu cette précarité. Leurs préoccupations sur la question de l'obésité frisent alors l'idéologie. Et c'est une réalité dans plein de milieux engagés : intellectuellement les idées sont intéressantes mais parfois en décalage avec la réalité de terrain, où des personnes sont seules face à elle-même et leur précarité.

Qu'en est-il de la santé ? Les militants radicaux ne mettent-ils pas l'apparence et l'ego avant la bonne santé ?

La santé est reléguée au second rang des priorités et ça nous interpelle. Il y a un débat dans les milieux militants sur la question de l'obésité. Faut-il dire qu'une personne obèse est malade ou non ? Dans notre association c'est clair, l'obésité est reconnue comme une maladie depuis 1992 et on se bat pour qu'elle soit prise en compte en tant que tel et que les moyens médicaux soient mis à disposition. À l'inverse, d'autres s'obstinent à présenter l'obésité comme un état, pour que les personnes obèses ne soient pas traitées comme des personnes malades. Ce n'est pas leur rendre service.

Avec votre association Obèses anonymes, vous proposez de vous inspirer de la lutte contre l'alcoolisme pour lutter contre l'obésité. Quelle est votre méthode concrètement ?

Dans l'obésité, il y a les conséquences que l'on voit, comme le surpoids, et il y a tout ce qu'on ne voit pas et qui sont les causes de l'obésité. Nous sommes persuadés qu'en se concentrant sur ces causes, on pourra changer les choses.

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Il ne faut plus se focaliser sur la perte de poids mais plutôt améliorer sa stabilité de vie, comprendre les mécanismes du trouble alimentaire et la gestion de ses émotions. C'est en jouant sur ces mécanismes psychosociaux que l'on réussira à créer un cercle positif pour les personnes qui veulent perdre du poids.

Mon commentaire

Maïwen Janovet (ex-grosse): une grossophobe qui s'ignore. Elle intellectualise, avec de beaux mots, un vocabulaire élaboré pour embellir un discours haineux. En d'autres mots, elle utilise des gants blancs pour insulter les activistes anti-grossophobies.

Qui sont au juste les radicaux?

Pour commencer, l'argument santé est l'argument coup de masse. L'argument pour fermer la discussion, l'argument qui tue, l'argument imparable qui fait que ceux qui osent le contester, sont ridiculisés.

Les conséquences de l'obésité sur la santé seraient tellement graves, que cela remettrait en question l'existence de la grossophobie. Le discours anti-grossophobie serait même dangereux pour la santé des gros. Alors, mieux vaut discréditer ceux qui le propagent.

Il y a une confrontation entre ceux qui font la guerre contre l'obésité et ceux qui dénoncent la grossophobie. Cependant, cette confrontation est inégale.

En effet, la guerre contre l'obésité existe depuis longtemps. Il y a un groupe d'activistes qui forme une confrérie de fanatiques qui organisent un congrès à tous les deux ans depuis 1974, et ont une association.

Congrès international sur l'obésité
(International Congress on Obesity - ICO)

World Obesity Federation

Les activistes contre la grossophobie le font bénévolement. Ils ne sont pas réunis en association, ne reçoivent pas de subvention de l'État pour des chaires de recherche dans les universités, et ne payent pas des relationnistes pour contacter les journalistes.

Ainsi, les intégristes anti-obésité utilisent les relations publiques pour passer le message dans médias: l'obésité est une maladie grave. Ils répètent constamment le même message. En d'autres mots, ils font volontairement de la propagande. De plus, les journalistes traitent leur communiqués de presse à chaque fois comme si cela était une véritable nouveauté.

Par conséquent, les militants anti-obésité ce sont eux les radicaux et les intolérants. Ils ont le gros bout du bâton, en ayant l'image de la science avec eux comme façade. Durant toutes ces années, ils ont propagé une image négative des gros, ce qui a indirectement justifié scientifiquement la grossophobie dans l'opinion publique.

En résumé

Maïwen Janovet, en traitant les militants contre la grossophobie de radicaux, le fait tout simplement pour les écraser et les ridiculiser.

Tous les grossophobes bien-pensants qui prétendent ne vouloir que du bien aux gros, ne se voient pas l'être, tout en discrétisant le discours anti-grossophobie à l'aide des arguments sur la santé.

Commentaire fait par José Breton

Complément d'information

L'histoire

L'association Obèses anonymes.

Obésité, le poids des maux. | Maiwen JANOVET | TEDxOrléans

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