Spécial grossophobie médicale dans le journal de Montréal
Le Journal de Montréal samedi 2 décembre 2023 p.6-7-34-35-36-37

Plusieurs patients sont tellement angoissés à l'idée de devoir discuter de leur poids avec un médecin qu'ils évitent de consulter.

DES PATIENTS EN SURPOIDS ET SOUFFRANTS SE SENTENT HUMILIÉS CHEZ LE MÉDECIN

UN CONSEIL «SUPER INFANTILISANT DU DOCTEUR»

On lui suggérait de maigrir alors qu'il avait un cancer

TRAUMATISÉE APRÈS LE DÉCÈS DE SON BÉBÉ MORT-NÉ

ILS CAUSENT PLUS DE TORT QUE DE BIEN EN MARTELANT DE PERDRE DU POIDS, SANS OFFRIR D'AIDE, SELON DES EXPERTS

Sujet:Conséquence de la guerre contre l'obésité

On peut y lire:

Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 391 mots, p. 6

DES MALADES ÉVITENT CARRÉMENT DE CONSULTER UN MÉDECIN

Plusieurs patients sont tellement angoissés à l'idée de devoir discuter de leur poids avec un médecin qu'ils évitent de consulter.

«Les gens repoussent le moment de consulter parce que c'est tellement confrontant, démoralisant et dénigrant. [...] Ça peut avoir un impact énorme sur la santé de la personne », souligne Stéphanie Léonard, psychologue spécialisée en image corporelle.

Anxiété, colère, baisse de l'estime de soi, isolement : la grossophobie médicale a toutes sortes de conséquences dévastatrices, insiste celle qui a fondé l'organisme Bien avec mon corps.

«Je vois beaucoup d'humiliation. Il y a certaines personnes qui vont avoir la capacité de confronter le médecin à sa grossophobie [...]. La majorité encaissent le rendez-vous, sortent, éclatent en sanglots et remettent tout en question.»

UN POIDS DÉFINI PAR LA GÉNÉTIQUE

Selon Obésité Canada, de 70 % à 80 % de notre IMC est déterminé par nos gènes. Les régimes, jeûnes et entraînements excessifs ont donc un impact très limité sur la capacité à maigrir à long terme.

Quatre-vingts pour cent des gens qui perdent 5 % de leur poids le reprennent d'ici cinq ans, estime Obésité Canada.

«Il faut arrêter de dire que les personnes qui ont un poids élevé sont paresseuses, mangent n'importe quoi, ne font pas attention à elles et manquent de volonté. Ce n'est pas juste une question d'habitudes de vie », ajoute M. Arsenault.

«On associe toujours alimentation, activité physique et poids. Mais ce lien-là est trop simpliste [...] et on gagne à le déconstruire et à comprendre les nuances », ajoute Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste à l'organisme ÉquiLibre.

LES DIÈTES INUTILES

Selon elle, les jeûnes et diètes sont inutiles à long terme, puisque la majorité des gens reprennent le poids perdu, voire plus.

«La seule façon de maintenir une perte de poids [...], c'est en faisant des changements qu'on va maintenir toute notre vie », dit-elle.

Or, Benoit Arsenault insiste sur un point : les personnes grosses doivent adopter de bonnes habitudes de vie pour être en bonne santé. Même si elles n'arrivent pas à maigrir.

«Dans notre société grossophobe, on met tellement d'emphase sur le poids que les gens se disent : si je ne peux pas perdre de poids, ça ne sert à rien de changer mes habitudes de vie. Mais au contraire, la science démontre qu'il faut changer ses habitudes de vie peu importe l'effet sur le poids.»

FAITS SAILLANTS DU SONDAGE SUR LA GROSSOPHOBIE

Les médecins arrivent en tête des professionnels de la santé qui ont fait preuve de grossophobie médicale. 36 % des gens victimes de grossophobie disent qu'elle provenait d'un professionnel de la santé (le chiffre grimpe à 48 % pour les femmes).

9 % des gens se sont abstenus de consulter en santé pour éviter de devoir parler de leur poids 33 % des gens sont inconfortables à l'idée de parler de poids avec les professionnels de la santé (surtout avec les médecins).

69 % des Québécois sont insatisfaits de leur poids 27 % des Québécois ont reçu le conseil de perdre du poids depuis un an : dans 88 % des cas, ce n'était pas le motif de consultation. SOURCE : CONTEXTE ET CONSÉQUENCES DE LA DISCRIMINATION BASÉE SUR LE POIDS AU QUÉBEC, SONDAGE LÉGER, JUILLET 2023 SONDAGE PRÉPARÉ POUR L'ASSOCIATION POUR LA SANTÉ PUBLIQUE DU QUÉBEC AUPRÈS DE 1001 ADULTES QUÉBÉCOIS EN SURPOIDS (IMC DE 25 OU PLUS)

DES QUÉBÉCOIS GROSSOPHOBES

Plus de 50 % des Québécois pensent que les personnes grosses NE SONT PAS EN BONNE FORME PHYSIQUE, sont inactives, mangent trop et mal

50 % 37 % des Québécois jugent que les personnes grosses ont un MAUVAIS CONTRÔLE D'ELLES-MÊMES

37 % 18 % estiment que les personnes grosses SONT PARESSEUSES 18 % SOURCE : SONDAGE LÉGER POUR LE COMPTE DU COLLECTIF VITAL, MARS 2021

L'IMC, UN INDICE CONTROVERSÉ L'Indice de masse corporelle (IMC) est calculé à partir de deux choses : le poids et la taille. Il a été créé en 1832.

La formule est simple : IMC=POIDS (KG)/TAILLE (M2) CLASSIFICATION :

- POIDS INSUFFISANT : moins de 18,5
- NORMAL : entre 18,5 et 24,9
- EMBONPOINT : entre 25 et 29,9
- OBÉSITÉ : 30 ou plus

Même s'il est encore largement utilisé par les médecins, plusieurs voix s'élèvent pour dénoncer l'IMC, qui ne prend pas en considération plusieurs facteurs : sexe, âge, répartition de la graisse dans le corps, masse musculaire.

Des experts croient que la mesure du tour de taille est un meilleur indice pour calculer les risques sur la santé. «L'IMC c'est bon pour la poubelle, insiste Benoit Arsenault, professeur à la faculté de médecine de l'Université Laval et chercheur spécialisé dans les risques cardiométaboliques.

Le poids sur la balance ne reflète pas où est située dans le corps la graisse qui cause préjudice pour la santé.» SOURCE : SANTÉ CANADA PHOTOMONTAGE LE JOURNAL


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 967 mots, p. 7

TROP GROS POUR ÊTRE SOIGNÉS

DES PATIENTS EN SURPOIDS ET SOUFFRANTS SE SENTENT HUMILIÉS CHEZ LE MÉDECIN

HUGO DUCHAINE

Retards de diagnostic, humiliation, prescription de diètes sans suivi, commentaires désobligeants : de nombreux Québécois dénoncent être mal soignés parce qu'ils sont gros et qu'on leur dit simplement de maigrir pour retrouver la santé.

Simon Doucet consultait son médecin depuis neuf mois pour d'intenses maux de ventre en 2021, mais chaque fois, on lui répondait de maigrir. Le père de famille de 44 ans a finalement été transporté en ambulance à l'hôpital Charles-Le Moyne, où rapidement, les examens ont confirmé le pire : cancer de l'intestin grêle [à lire en page 35].

Âgée de 30 ans, Nadia Tranchemontagne a aussi dû se battre pour être soignée malgré ses douleurs persistantes au ventre et au dos. Refusant de l'envoyer faire des examens, sa médecin de famille l'encourageait plutôt à «prendre des marches et boire de l'eau» [à lire en page 34].

Ces cas flagrants de retards de diagnostics ne sont pas uniques. Le Journal a récolté une dizaine de témoignages récents de patients gros qui déplorent avoir été victimes de grossophobie médicale.

Le Robert définit la grossophobie comme une «attitude de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids ».

«ÇA DOIT ARRÊTER»

«Ça ne se peut pas qu'une fille grosse comme toi n'ait pas de diabète de grossesse. C'est impossible », s'est fait dire Julie Raymond par une médecin lors d'une consultation.

«Des histoires comme ça, il y en a des dizaines et des dizaines. Il y a des gens qui m'écrivent à chaque semaine pour m'en raconter. Je ne sais même plus quoi leur répondre, se désole Benoît Arsenault, professeur à la faculté de médecine de l'Université Laval et chercheur spécialisé dans les risques cardiométaboliques. C'est scandaleux, ça n'a pas sa raison d'être et ça doit arrêter.»

Dans un contexte où de plus en plus de Québécois sont en surpoids (25 % sont obèses selon Statistique Canada), cette discrimination peut devenir carrément dangereuse pour les patients.

Selon un récent sondage, 36 % des Québécois qui ont vécu de la grossophobie l'ont subie auprès d'un professionnel de la santé (surtout les médecins). Par ailleurs, l'indice de masse corporelle (IMC), de plus en plus controversé, est encore une référence médicale.

GROS ET EN SANTÉ ?

Premier mythe à déconstruire : des personnes grosses sont en bonne santé et ont de bonnes habitudes de vie. Oui, le poids augmente le risque de développer une panoplie de maladies. Mais il n'est pas l'unique indicateur de l'état de santé d'un patient (tabagisme, alcool, stress, activité physique, sommeil).

«Le poids, c'est un facteur de risque. Mais il y en a plein d'autres, souligne la Dre Patricia Doucet, médecin de famille. Il y a des gens qui ont un poids élevé, mais qui sont en meilleure santé [que des personnes minces].»

«J'ÉTAIS DÉMOLIE»

Pourtant, beaucoup de personnes grosses déplorent que leur poids soit au coeur de toutes les discussions dans le bureau du médecin. Même s'ils consultent en urgence pour une banale infection.

«Il n'a rien voulu faire d'autre que de me sermonner sur mon poids, dénonce Magalie Lavoie, qui consultait son médecin pour des problèmes hormonaux. J'étais démolie, je me sentais tellement impuissante.»

«Fais-tu du diabète ? De la haute pression ? Des problèmes cardiaques ? Peu importe la raison de ma consultation, c'est ça qu'on me demande », résume Marie-Danielle Larocque, qui est obèse et qui n'a aucun problème de santé.


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 482 mots, p. 34

À LA UNE Santé : «ON ME PARLAIT JUSTE DE MON POIDS»

Une jeune maman déplore avoir été démesurément angoissée durant sa grossesse par sa médecin de famille qui lui parlait constamment de son surpoids et «sautait de joie» quand la balance montrait un chiffre stable.

«J'étais plus stressée d'aller à mes suivis que d'accoucher. J'avais juste hâte d'arrêter d'aller voir les médecins. [...] J'y allais à reculons », avoue Annie-Claude Lamarche, 29 ans.

«On ne me parlait jamais de mon bébé dans mes suivis, on me parlait juste de mon poids », ajoute la résidente de Cowansville, en Estrie.

Bien que l'annonce d'une première grossesse ait été une grande joie pour la future mère en 2021, le stress et l'angoisse ont pris le dessus dès le premier suivi avec sa médecin de famille.

Même si la femme n'avait jamais eu de problème de santé, son poids (environ 270 livres) a allumé plusieurs drapeaux rouges.

«J'AI TROUVÉ ÇA INSULTANT»

«Elle [la docteure] m'a fait la liste de tout ce que j'allais vivre. Ce n'était pas au conditionnel, c'était au futur, se rappelle l'enseignante au secondaire. Et ce n'était pas fait avec des gants blancs du tout. [...] Je pleurais, je me disais que j'avais fait un mauvais choix de vie.» La liste des problèmes annoncés à sa grossesse est longue :

- Diabète

- Hypertension

- Risque d'embolie

- Accouchement prématuré

- Gros bébé qui aurait sans doute les épaules disloquées à la naissance «J'ai trouvé ça insultant. Elle ne m'avait même pas demandé mes habitudes de vie, si je mangeais bien ou si je bougeais. Elle m'a juste référée à une nutritionniste et m'a dit que c'était important de bouger. Mais j'étais active !» jure celle qui faisait du yoga, de la natation et de la marche.

«C'est méprisant d'assumer que je ne sais pas comment m'alimenter.»

Affectée par d'intenses maux de coeur, Mme Lamarche dit avoir vomi «tous les jours» jusqu'à l'accouchement. Puisqu'elle mangeait moins, son poids s'est maintenu durant la grossesse.v «Elle [la docteure] sautait de joie quand je ne prenais pas de poids. Mais je n'avais pas déjeuné de la semaine », nuance la jeune mère, encore troublée.

UN BEL ACCOUCHEMENT

Mme Lamarche a dû passer deux fois le dépistage de diabète de grossesse (négatif les deux fois), même si le premier résultat était normal.

Elle a aussi été inquiétée par sa médecin de devoir aller accoucher à une heure de chez elle, à Sherbrooke, si jamais elle dépassait un certain poids.

Provoquée à quelques jours de sa date prévue en mars 2022, Mme Lamarche a finalement eu un bel accouchement. Au total, elle a pris 12 livres durant sa grossesse (dont 7,5 livres du bébé).

Puisque son omnipraticienne a pris sa retraite, la patiente n'a pas cru bon de porter plainte au Collège des médecins du Québec.

Songeant à avoir un autre enfant, la jeune mère avoue que sa mauvaise expérience la fait hésiter.


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 546 mots, p. 34

UN CONSEIL «SUPER INFANTILISANT DU DOCTEUR»

À LA UNE Santé

HUGO DUCHAINE, HÉLOÏSE ARCHAMBAULT

«Devoir forcer pour avoir des examens, pour être écoutée, c'est vraiment lourd, déplore Nadia Tranchemontagne. Je suis loin d'avoir été prise en charge par le système de santé. C'est moi qui ai dû pousser à chaque étape.»

Les problèmes de digestion de la femme de 30 ans avaient commencé vers 2017. Rapidement, ceux-ci lui ont aussi causé des maux de dos qui l'empêchaient même de dormir.

«SUPER INFANTILISANT»

Or, la Montréalaise qui a toujours été grosse déplore que sa médecin de famille ait été «fascinée» par son poids, mais n'a pas pris au sérieux ses douleurs abdominales, en 2018.

«Elle m'a dit : "Essaie de prendre des marches et boire de l'eau", souligne la femme de 30 ans. C'est super infantilisant.»

Otite ou bronchite : des consultations pour de simples infections étaient aussi l'occasion de se faire parler de son poids. À noter que la femme qui pèse 250 livres n'a pas de maladie et ne prend aucun médicament.

Dans les semaines suivantes, son état a empiré, et elle est retournée consulter. Sa médecin lui a alors prescrit un médicament pour la digestion, mais n'a pas voulu lui faire passer des examens.

«On me parle de chirurgie bariatrique, qui est super [...] envahissante, mais les examens de base, on ne veut pas me les offrir parce qu'on estime que si je ne suis pas en santé, c'est de ma faute.»

Insatisfaite, Mme Tranchemontagne s'est rendue dans une clinique sans rendez-vous, en 2019, où elle a insisté auprès d'un autre médecin pour passer une échographie.

«Au début, elle me parlait du poids. J'ai dit : non. Je connais mon corps. J'ai toujours été grosse, et ça, c'est un problème que je n'avais pas avant. Il a fallu que je pousse.»

En 2020, une échographie a révélé plusieurs pierres à la vésicule biliaire.

GROSSES COMME UN DOLLAR

«Certaines étaient grosses comme un dollar. Il y en avait vraiment beaucoup, dit Mme Tranchemontagne. L'inflammation bloquait un nerf et ça résonnait jusque dans mon dos.»

Malgré cela, elle a dû insister pour se faire opérer auprès du chirurgien, qui lui suggérait d'améliorer ses habitudes de vie pour perdre du poids avant une opération.

«C'est ça qui me fait peur avec la grossophobie médicale. On nous dit : prends-toi en main. Mais on refuse de nous offrir des soins de santé si ce n'est pas relié à une perte de poids.»

ELLE A RETROUVÉ LA SANTÉ

Finalement opérée en janvier 2021, la jeune femme a retrouvé la santé et n'a plus mal au ventre ni au dos. Avec du recul, celle qui travaille dans un organisme de prévention des agressions sexuelles avoue qu'elle a eu des moments de découragement.

«À un moment donné, j'avais abandonné. C'était trop mentalement épuisant de devoir me battre, m'obstiner que j'avais vraiment une douleur et que ce n'était pas juste dans ma tête et surtout pas relié à mon poids.»

Malgré tout, elle ne regrette pas d'avoir insisté pour être soignée.

«Oui c'est drainant, mais mon bien-être va toujours en valoir la peine. Même si c'est dur. Il ne faut pas avoir peur d'insister et aller cogner à d'autres portes.»


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 464 mots, p. 35

UNE PATIENTE «DÉÇUE» ET «CHOQUÉE» PAR LE COLLÈGE DES MÉDECINS

HUGO DUCHAINE, HÉLOÏSE ARCHAMBAULT

Une femme de l'Estrie est restée «déçue et choquée» par la façon dont le Collège des médecins a traité une plainte qu'elle avait faite contre un gynécologue, qui lui avait répété de perdre du poids sans jamais chercher à poser un diagnostic.

«Ce qui est ressorti de la lettre, c'est que le [Collège] ne comprenait pas ce que c'était la grossophobie », se désole Daphnée Legault, âgée de 24 ans.

L'étudiante en droit n'avait pas de règles depuis plusieurs mois l'an dernier, quand elle a consulté un gynécologue de Sherbrooke, avec une requête d'une médecin de famille qui soupçonnait un syndrome des ovaires polykystiques.

Immédiatement, le gynécologue l'a pesée et a mesuré son indice de masse corporelle (IMC). Il n'était pas en mesure de poser un diagnostic, il a demandé une nouvelle prise de sang et un rendez-vous un mois plus tard, explique Mme Legault.

Sans poser aucune question sur ses habitudes de vie, alimentaires ou son historique de poids, le médecin lui a dit d'emblée que la perte de poids serait meilleure que n'importe quelle hormone pour ses symptômes.

Un mois plus tard, le gynécologue lui a dit qu'il n'était toujours pas en mesure de confirmer le diagnostic d'ovaires polykystiques, mais il a insisté à nouveau sur une perte de poids, raconte-t-elle.

«INJUSTE»

«J'étais restée amère de mon interaction. J'avais trouvé ça injuste, j'avais l'impression qu'on avait joué avec ma santé », poursuit Mme Legault, ne pouvant s'empêcher de se demander comment ce spécialiste aurait réagi devant une personne mince.

«C'est sûr que la rencontre aurait été différente, car on n'aurait pas parlé de poids. Donc, de quoi on aurait parlé ? Je suis tellement curieuse de savoir ce qu'il m'aurait dit.»

Malgré des attentes «très basses », elle a porté plainte au Collège des médecins. Bien qu'une enquête ait été ouverte, ses conclusions manquaient de «bienveillance ».

Mme Legault souligne que la réponse obtenue lui faisait remarquer que le médecin ne l'avait pas insultée, ce qu'elle n'avait pourtant jamais allégué.

DANS LE CHAMP

«Ce n'est pas ça de la grossophobie médicale. Ce ne sont pas des insultes, mais des soins qui ne sont pas de la même qualité », plaide-t-elle.

La lettre rapportait aussi que la littérature scientifique recommande une perte de poids pour les ovaires polykystiques, alors qu'elle n'avait jamais obtenu ce diagnostic.

«Selon cette logique-là, il n'y aura jamais de cas de grossophobie reconnus, parce qu'il y a toujours de la littérature scientifique qui dit que la perte de poids est avantageuse », ajoute Mme Legault.

Daphnée Legault a dû repayer 150 $ pour revoir une médecin de famille au privé, afin d'obtenir une autre requête pour consulter un deuxième gynécologue. Cette fois, elle a obtenu un diagnostic pour le syndrome des ovaires polykystiques, huit mois plus tard.


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 599 mots, p. 35

On lui suggérait de maigrir alors qu'il avait un cancer

LE PÈRE DE FAMILLE S'EST PLAINT DURANT PLUSIEURS MOIS D'INTENSES MAUX DE VENTRE

HUGO DUCHAINE, HÉLOÏSE ARCHAMBAULT

Un père de famille de Longueuil souffrant de douleurs au ventre s'est fait dire durant plusieurs mois par sa médecin de famille qu'il devait simplement maigrir pour son «foie gras », alors qu'il avait un sérieux cancer de l'intestin grêle.

«On revenait toujours avec la conclusion : il faut que tu perdes du poids. Vu que j'étais gros, c'était la réponse facile à donner », réalise Simon Doucet.

«Ils n'ont pas poussé plus loin, ils n'ont pas fait plus de tests », ajoute sa conjointe Jessica Brodeur.

Âgé de 46 ans, le résident de Saint- Hubert, en Montérégie, est convaincu qu'il a été victime de grossophobie médicale. Mesurant 5 pieds 7 pouces, son poids a toujours oscillé autour de 220 livres.

En mai 2021, il avait consulté à l'urgence de l'hôpital Charles-Le Moyne, à Longueuil, pour des maux de ventre. Les tests médicaux n'avaient rien montré à ce moment.

«Mais ça faisait encore mal, se rappelle l'homme qui dit avoir une forte tolérance à la douleur. Je ne suis pas du genre à aller chez le médecin pour rien.»

Lors d'un premier suivi avec sa médecin de famille, M. Doucet s'est fait dire que les tests montraient qu'il avait un début de «foie gras» et qu'il devait perdre du poids pour régler ses maux d'estomac.

«Elle me disait ça, mais j'y croyais plus ou moins », avoue le patient qui s'est mis à prendre des médicaments pour se soulager au quotidien.

AUTRE MÉDECIN, MÊME DISCOURS

À l'automne, un autre médecin de sa clinique lui a servi le même discours.

«Il m'a dit : "Monsieur, vous avez encore mal, mais vous n'avez pas perdu de poids." Il n'y avait rien à faire », déplore M. Doucet, qui a trouvé cela «insultant ». Mais j'allais aux rendez- vous, je me disais : des fois qu'ils trouvent quelque chose.»

Durant près d'un an, M. Doucet dit avoir consulté à au moins quatre reprises à sa clinique pour les mêmes maux de ventre.

Chaque fois, on lui disait seulement de perdre du poids sans jamais l'envoyer passer d'autres tests.

À un certain point, la douleur l'empêchait de manger toutes sortes d'aliments trop acides, trop épicés ou trop gras.

«Je ne mangeais plus beaucoup de choses, tout faisait mal », se rappelle le conseiller en sécurité financière.

Pour sa conjointe, il était clair que quelque chose ne tournait pas rond.

«Je n'y croyais pas, répète-t-elle. Ce n'est pas vrai que le poids est la cause de tous les maux.»

OPÉRÉ D'URGENCE

Le 13 avril 2022, rien n'allait plus. Plié en deux dans une douleur insoutenable, M. Doucet a été transporté d'urgence à l'hôpital. Les tests ont rapidement révélé un cancer de l'intestin grêle.

«J'étais sous le choc, avoue le père de famille. Il y avait une tumeur qui bloquait 100 % de l'intestin grêle.»

Opéré d'urgence, l'homme a été chanceux dans les circonstances : la chirurgie a permis d'enlever toutes les traces du cancer. Il n'a pas eu besoin de suivre d'autre traitement.

Aujourd'hui rétabli, M. Doucet continue de voir sa médecin de famille, mais avoue que la relation en a pris un coup.

«Je faisais confiance. Elle a étudié là-dedans, moi je n'y connais rien », avoue-t-il, ajoutant qu'il n'a pas eu l'énergie de porter plainte contre sa médecin.

«Mais il n'y a plus personne qui me parle du foie gras. Ni de mon poids », ironise-t-il.


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 507 mots, p. 36

TRAUMATISÉE APRÈS LE DÉCÈS DE SON BÉBÉ MORT-NÉ

HUGO DUCHAINE, HÉLOÏSE ARCHAMBAULT

Une femme des Laurentides dénonce s'être fait dire par une médecin qu'elle devrait subir une chirurgie bariatrique, alors qu'elle tenait encore dans ses bras l'enfant mort-né dont elle venait d'accoucher.

«Je ne m'en remettrai jamais, souffle Falbala Cloutier. Je suis traumatisée et je vais m'en souvenir toute ma vie. Était-ce le temps de dire ça à une mère qui avait juste envie de crever ?»

La femme de 25 ans venait d'accoucher à l'hôpital de Saint-Jérôme en juillet 2021, plusieurs jours après avoir insisté auprès de divers médecins qu'elle ne sentait plus bouger sa fille Léanne, à 38 semaines de grossesse.

«C'EST NORMAL»

«T'es à la fin et en surpoids, c'est normal », s'est-elle fait répéter. Suivie par une sage-femme, elle l'avait envoyée à l'hôpital pour une échographie, ce qui a été refusé, car on lui assurait que tout allait bien, relate-t-elle.

Dès le départ, elle avait été avertie qu'en raison de son poids, elle aurait une grossesse à risque. Mais pendant sa grossesse, tous les tests restaient normaux.

Lors d'une chute survenue plus tôt, Mme Cloutier avait subi un électrocardiogramme à minuit pour s'assurer que tout allait bien. De sa chambre, elle entendait les infirmières au poste de travail faire des commentaires désobligeants sur son surpoids.

«Mais mon bébé qui ne bouge pas depuis trois jours, ce n'est pas urgent, car je suis grosse et c'est normal », rage-t-elle encore aujourd'hui.

«Je ne sens pas mon bébé depuis trois jours et vous ne faites pas d'échographie, ça ne fait aucun sens. Si c'est si dramatique que ça que je sois grosse [et enceinte], pourquoi vous ne faites aucun test ? C'est contradictoire », plaide la photographe de Saint-Sauveur.

PLUS DE COEUR

Une échographie a finalement été faite une semaine plus tard. «La médecin m'a montré "le dos, la tête et ça, c'est le coeur, il n'y a plus de coeur". Elle me dit ça de même », raconte Mme Cloutier. L'autopsie a révélé plus tard qu'elle avait une insuffisance placentaire. Elle avait aussi développé tardivement un diabète de grossesse.

«J'en parlais, j'en parlais, mais personne ne m'a écoutée et c'est la vie de ma fille qui en a payé le prix. Et j'ai toujours le sentiment que si mon corps avait été différent, si je n'avais pas été suivie en maison de naissance, j'aurais été traitée différemment », fait-elle valoir.

Falbala Cloutier ne crie pas à la grossophobie parce qu'on lui parle de son poids, mais plutôt de comment c'est abordé. «Je me vois dans le miroir tous les jours, je le sais.»

Puis, sa mère est morte à 38 ans, quelques années après une chirurgie bariatrique. «J'ai vu ma mère être tellement malheureuse, vomir à tous les jours.»

Elle est aujourd'hui suivie en fertilité au CHUM par une équipe bienveillante, ce qui lui donne de l'espoir. «On veut un autre enfant plus que tout, mais ça me fait peur en maudit.»

Falbala Cloutier tient dans ses mains l'urne de sa fille Léanne, décédée à 38 semaines de grossesse en 2021.

PHOTO FOURNIE PAR FALBALA CLOUTIER


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 346 mots, p. 36

ON LUI OFFRE DE L'OZEMPIC «COMME DE LA VITAMINE D»

HUGO DUCHAINE, HÉLOÏSE ARCHAMBAULT

Une jeune femme qui a pris du poids après s'être sortie de troubles alimentaires est encore indignée de s'être fait offrir un médicament coupe-faim pour maigrir par sa médecin de famille.

«J'étais comme sous le choc. C'était impossible, avoue Jessica Brodeur. C'est après que mon indignation est devenue plus forte.»

Âgée de 34 ans, la jeune femme a vécu une partie de sa vie avec des troubles alimentaires (orthorexie, boulimie, hyperphagie, etc.). «À chaque suivi médical, on me félicitait que j'étais en forme, que je perdais du poids et que je m'entraînais », se rappelle celle qui faisait des compétitions de fitness.

Rétablie de ses troubles alimentaires depuis deux ans, Mme Brodeur a pris au moins 100 livres depuis les dernières années. En 2022, une visite chez sa médecin de famille l'a complètement marquée.

«Je lui expliquais mon histoire de troubles alimentaires et que la prise de poids après était difficile à accepter. Elle m'a dit : on peut te prescrire l'Ozempic, raconte Mme Brodeur. Pour elle, c'était banal, comme de la vitamine D.»

SOLUTION TEMPORAIRE

Prescrit aux gens obèses depuis quelques années, l'Ozempic aide à maigrir parce qu'il coupe l'appétit. Or, il entraîne aussi toutes sortes d'effets secondaires (diarrhée, fatigue, nausée).

Par ailleurs, plusieurs spécialistes en santé soulignent qu'il s'agit d'une solution temporaire ; les gens reprennent le poids quand ils cessent le médicament.

Après ce rendez-vous, la résidente de Saint-Hubert avoue avoir eu des pensées sombres sur son alimentation.

«Je n'ai jamais été autant en santé maintenant dans un corps beaucoup plus gros, jure-t-elle. Mais j'étais forte, j'ai été capable de tenir tête.»

NE PAS ÊTRE PESÉE

Aujourd'hui bien dans sa tête et dans son corps, l'entraîneuse de fitness doit insister chaque fois chez le médecin pour ne pas être pesée ou ne pas vouloir connaître le chiffre sur la balance. «Le monde médical a tellement à apprendre sur la grossophobie. C'est un enjeu de société qui a des répercussions beaucoup plus qu'on le pense. C'est comme si la perte de poids était encore la règle du bonheur ultime.»


Le Journal de Québec
Actualités, samedi 2 décembre 2023 714 mots, p. 37

LES MÉDECINS DOIVENT REVOIR LEURS PRATIQUES ILS CAUSENT PLUS DE TORT QUE DE BIEN EN MARTELANT DE PERDRE DU POIDS, SANS OFFRIR D'AIDE, SELON DES EXPERTS

LE JOURNAL DE QUÉBEC HUGO DUCHAINE, HÉLOÏSE ARCHAMBAULT HÉ ÉLOÏSE ARCHAMBAULT

Diètes, jeûnes intermittents, pilules coupe-faim : les médecins doivent cesser de mettre la santé de leurs patients en danger en leur martelant de perdre du poids avec des solutions qui ne fonctionnent pas à long terme, plaident des experts.

«Présentement quand on parle de poids, il y a beaucoup trop de médecins qui causent plus de dommages que de bénéfices à leurs patients [...] Et je les invite à se questionner sur leur biais personnel », tranche Benoît Arsenault, professeur à la faculté de médecine de l'Université Laval et chercheur spécialisé dans les risques cardiométaboliques.

«Un médecin qui dit à un patient de perdre du poids [sans offrir aucune aide], c'est comme un pneumologue qui dirait à un asthmatique de mieux respirer. C'est aussi bête que ça », lance l'endocrinologue Dominique Garrel, spécialisé dans le traitement de l'obésité.

ÇA NE MARCHE PAS

Perdre du poids, c'est extrêmement difficile, rappellent plusieurs experts. Et plus une personne suit des diètes restrictives, plus elle a des chances de regagner un poids élevé par la suite.

Les diètes et régimes existent depuis des décennies, sans succès, fait remarquer Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste chez ÉquiLibre, montrant du doigt l'effet yo-yo.

«Ce que [les médecins] apprennent, c'est que pour chaque maladie qu'ils étudient, l'obésité est un facteur de risque. Donc bêtement, ils vont dire aux gens qu'ils sont gros, que c'est leur faute et qu'ils doivent se prendre en main », se désole Benoît Arsenault.

PAS DE SOLUTIONS SIMPLES

Mais la solution est rarement aussi simple que «de manger moins et de bouger plus », poursuit la présidente de l'Ordre des diététistes-nutritionnistes du Québec (ODNQ), Joëlle Emond.

Une perte de poids est non seulement pas toujours souhaitable, mais le recours à des produits amaigrissants risqués peut aussi entraîner de graves carences alimentaires, dit-elle.

Le sexe, la génétique, l'âge, les médicaments, l'argent : plusieurs facteurs viennent peser dans la balance quand il est question de poids.

«C'est quand même ingrat. Malgré l'assiduité aux habitudes de vie, certains vont en perdre et il y en a d'autres que non », lance Mme Dufour Bouchard.

HABITUDES DE VIE AVANT LE POIDS

Pour la Dre Patricia Doucet, le véritable cheval de bataille, ce sont les habitudes de vie. «Si la personne est sédentaire, mange mal, fume, boit, gère mal son stress ou son sommeil... Qu'elle soit grosse ou mince, cette personne-là est en mauvaise santé », plaide-t-elle.

Et pour le Dr Garrel, le gouvernement envoie justement le mauvais message en ne reconnaissant pas l'obésité comme une maladie chronique. «Le traitement médical de l'obésité, c'est avant tout la prise en charge par une équipe multidisciplinaire », conclut-il.

De son côté, le Collège des médecins du Québec (CMQ) reconnaît que la grossophobie médicale existe.

«C'est beaucoup dans le sens de préjugés et de biais plus ou moins conscients. Mais comme la société change, la communauté médicale aussi change », souligne le Dr Mauril Gaudreault, président du CMQ, qui encourage les patients à porter plainte.

«Quand on regarde le surpoids, la première chose du point de vue d'un médecin, c'est qu'il y a un problème au niveau des apports et des dépenses caloriques. Évidemment, c'est ça qu'on va nommer en premier », reconnaît le président de la Fédération des médecins résidents du Québec (FMRQ), le Dr Cédric Lacombe.

FORMATION

Néanmoins, il estime que la formation tend à s'améliorer. Les médecins doivent voir l'obésité, «à la fois génétique, à la fois environnementale et à la fois en lien avec ce qui se passe dans la vie de la personne », précise-t-il.

Seule la faculté de médecine de l'Université de Montréal a répondu au Journal avoir de «1,5 à 2 heures [de formation] spécifiquement pour la grossophobie ».

Dès l'an prochain, une nouvelle formation de neuf heures en sécurisation culturelle abordera la grossophobie, dit le CMQ. Du côté des syndicats de médecins, on écrit aussi qu'une formation est en préparation pour 2024.

Mon commentaire

La grossophobie médicale a pris naissance non seulement dans les préjugés qui circulaient dans la population, mais à travers la guerre contre l'obésité faite par une confrérie de scientifique.

Les médias, le cinéma, la télévision et le monde la mode ont contribué aux jugements discriminatoires envers les femmes rondes et ont donné naissance à la culture des diètes.

Le service des nouvelles de Radio-Canada a pris pour du cash le discours apocalyptique des intégristes anti-obésité/malbouffes. C'est la fin du monde, si on ne fait rien. Ils ont introduit dans la société un sentiment d'urgence. Le moment est grave; il est temps d'agir. Les journalistes ont embarqué dans cette folie les yeux fermés, comme si c'était un fait incontestable.

Ainsi, j'ai envoyé plusieurs plaintes à l'ombudsman de Radio-Canada. Il m'envoyait promener en me disant qu'il y avait un consensus sur ce sujet.

La situation de l'obésité est tellement grave que tout est permis de faire et de dire. Surtout, pas question de remettre en cause la guerre contre l'obésité.

Les fanatiques anti-obésité s'acharnent à associer l'obésité à toutes maladies sans exception ou un facteur de risque pour toutes les maladies. Pas besoin de diagnostiquer bien longtemps ou de chercher plus loin. Les grosses n'ont qu'à perdre du poids.

Cela donne l'impression que plus on fait peur au monde, plus les gros vont perdre du poids.

Plus les journalistes relaient dans leur manchettes, les allégations des fanatiques anti-obésité, plus l'image des femmes rondes en prend un coup.

Ils ont hissé la guerre contre l'obésité au niveau de la pureté morale de la recherche sur les maladies infantiles. Ils font des levées de fonds pour la recherche sur l'obésité pour accumuler des arguments contre l'obésité. L'objectif des intégristes anti-obésité est de noircir le plus possible l'image de l'obésité qui, par ricochet, noircit l'image des gros, d'où la grossophobie. Après cela, ils osent dire qu'ils sont là pour faire du bien à la société.

Lorsque les gens parlent des gros, leur première réaction concerne l'argument de la santé. La santé, c'est l'argument qui tue. Lors de la montée de la popularité des mannequins de taille plus on les attaquait sur la santé. Elles font la promotion de l'obésité disaient-ils.

Lorsque je valorise les femmes rondes, je me fais rabrouer avec l'argument santé et que je ne suis pas normal de les aimer.

L'argument santé, ça cloue le becque, cela enlève le droit d'argumenter positivement.

Plus on démonise l'obésité, plus on encourage les personnes à mépriser les grosses femmes.

Il y a même de la grossophobie au carré. Ainsi, il y en a qui remettre en question la raison d'être de la dénonciation de la grossophobie. Exemple Mathieu Bock Côté pour qui la lutte contre la grossophobie, c'est faire l'éloge de la mauvaise santé.

Le mépris va jusqu'à associer la lutte contre la grossophobie au mouvement woke.

Ceux qui poussent l'idée de faire reconnaître l'obésité officiellement comme une maladie, sont des grossophobes. Cette idée n'aidera pas à dénoncer la grossophobie, mais à diaboliser encore plus les femmes grosses.

La grossophobie médicale passe aussi par la banalisation de la chirurgie bariatrique. Les médecins suggèrent cette mutilation à tous les gros, comme on conseil de prendre des aspirines, sans connaître vraiment leurs patients.

La pratique de la chirurgie bariatrique constitue le paroxysme de la grossophobie médicale. Les médecins méprisent tellement les femmes grosses qu'ils s'attaquent à leur intégrité physique.

L'attitude grossophobe des médecins origine de la guerre contre l'obésité.

Commentaire fait de José Breton

La grossophobie médicale a pris naissance non seulement dans les préjugés qui circulaient dans la population, mais à travers la guerre contre l'obésité faite par une confrérie de scientifique.

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